France- Nicolas Hulot tient ses distances

Depuis qu’il a été évincé de la primaire d’EELV (Europe écologie-les verts), Nicolas Hulot se montre de plus en plus distant du parti. La confirmation de cette tendance se vérifie dans sa non-participation aux Journées d’été du mouvement écologiste.

Distance bienveillante

Les Journées d’été, qui se tiennent du jeudi 18 au samedi 20 août à Clermont-Ferrand, doivent servir à lancer Eva Joly, candidate à la présidentielle 2012 pour EE-LV. Si Daniel Cohn-Bendit sera présent, Nicolas Hulot, lui, préfère se tenir à «distance bienveillante», ce qui pourrait altérer l’image d’unité que veut véhiculer le parti.

Dans un communiqué à l’AFP, l’ex-animateur justifie sa décision par le fait que «la politique a besoin de cohérence et non d’union forcée». Sa présence aurait été «plus un facteur de division et de dispersion médiatique que de rassemblement», précise-t-il.

Aussi, préfère-t-il s’éloigner «afin que chacun, librement, puisse se concentrer sur le fond et sur les propositions», assure-t-il.  Mais selon son communiqué, cette distance ne devrait être que passagère. «Je souhaite profiter de ce recul momentané pour apporter en temps utile au débat public de nouvelles contributions à cet enjeu universel».

Pas très noble

Pourtant depuis son éviction de la primaire, Nicolas Hulot semble se montrer critique vis-à-vis de son ex-rivale Eva Joly. «Eva a été incapable de s’affranchir des attaques. Quand je me suis fait agresser par un militant, elle n’a pas eu un mot. Tout ça n’est pas très noble. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne donne pas très envie d’y rester», a-t-il déclaré, faisant allusion au seau d’épluchures qu’il avait reçu sur la tête lors d’un déplacement officiel le 10 juillet dernier.

De manière plus générale, l’ex-candidat d’EE-LV laisse transparaître ses doutes sur le parti. «La sensibilité écologiste dans la société ouvrait une voie royale à Europe Ecologie. Mais, à mon avis, là, tel que c’est parti, c’est raté».

Chronique d’une rupture annoncée ?

Nicolas Hulot apparaît comme usé par cette campagne des primaires dont il est sorti perdant. Certaines de ses déclarations laissent à songer qu’il s’interroge sérieusement sur le bien-fondé de son appartenance au parti EE-LV. «Est-ce que j’apporte quelque chose à Europe-Ecologie ? Si je ne leur apporte pas grand-chose, cela ne sert à rien d’insister. Il vaut mieux que je reprenne une autre forme d’engagement». Il semble qu’un rapprochement avec Jean-Louis Borloo, président du Parti radical soit envisageable s’il décidait de se lancer dans la course à la présidentielle. Surtout que ce dernier ne cache pas son estime pour l’ancien candidat écologiste. «Il sait qu’il m’intéresse. Lors de la primaire écolo, il aurait dû faire de la politique», a-t-il expliqué.

Gypsy Allard

Gypsy Allard