France. Sarkozy remonte un peu

 France. Sarkozy remonte un peu

Les évènements dramatiques de ces derniers jours ont permis


La tragédie de Toulouse et le virage sécuritaire amorcé profitent au président sortant. À moins d’un mois du premier tour, Nicolas Sarkozy rattrape le candidat socialiste au premier tour dans les sondages. Seul hic, il reste toujours loin derrière lors d’un éventuel second tour. (Photo AFP)




 


Les évènements dramatiques de ces derniers jours ont permis, en partie, à Nicolas Sarkozy de revenir dans la course. Lui qui était distancé dans les sondages depuis un moment réussit à recoller au grand favori PS lors du premier tour.


Les problèmes de sécurité ont toujours avantagé les candidats de droite. Le président était en première ligne lors de cette semaine tragique. Logique qu’il remonte un peu. Pourtant, même dans son propre camp, personne ne prédit « d’inflexion lourde » dans la campagne.


 


Une amélioration pour Sarkozy


Désormais, Nicolas Sarkozy fait jeu égal avec François Hollande avec environ 29% d’intentions de vote au premier tour selon les sondages. Benoist Apparu, secrétaire d’État en charge du logement s’est félicité de cette nouvelle tendance, « c’est ce que l’on souhaitait ».


Problème, le candidat UMP reste bloqué au second tour avec seulement 46% d’intentions de vote, loin des 54% du candidat socialiste. Benoist Apparu se veut confiant, « ce n’est pas encore suffisant, mais la tendance est là », affirme-t-il.


Selon les derniers sondages, 75% de ses anciens électeurs sont aujourd’hui prêts à revoter pour lui contre seulement 60% lors de son entrée en campagne. Bruno Jeanbart, responsable des études politiques de l’institut OpinionWay l’explique par le fait que Nicolas Sarkozy « bénéficie pour cela d’atouts en termes de stature présidentielle, de sa capacité à affronter des situations tendues », comme les tueries de Montauban et de Toulouse.


Guillaume Peltier, membre de l’équipe de campagne du président sortant, juge que les idées avancées par le candidat ont « largement imprimé dans l’opinion », ce qui profiterait à la dynamique de campagne. Il fait référence aux propositions faites sur des thèmes comme le RSA, l’immigration ou le recours au référendum. Des idées qui susciteraient l’adhésion de 59 à 75% des personnes interrogées.


Pour Bruno Jeanbart, si Nicolas Sarkozy veut se faire réélire, il devra sortir en tête au soir du premier tour. « Si François Hollande est devant, compte tenu des reports actuels, ça sera très dur pour lui », affirme-t-il. « L’enjeu est d’abord le premier tour, d’installer l’autorité d’un candidat crédible, courageux, cohérent », rajoute Guillaume Peltier.


Pour s’assurer cette place, Nicolas Sarkozy va devoir ressortir ses thèmes de prédilection comme les questions de sécurité, d’immigration ou de lutte contre le terrorisme.


 


Faible report de voix au second tour


Voilà un problème récurrent pour le président sortant. Comment réussir à récupérer 8 points à François Hollande à un mois du second tour. Cette année, il est le seul candidat de droite à peser dans l’élection. Les autres ne sont même pas certains de dépasser les 5%.


Le président sortant va donc devoir récupérer chez Bayrou et Le Pen, un grand écart qui semble aujourd’hui bien loin. « L’électorat de Marine Le Pen résiste à la tentation de revoter pour lui ou de choisir entre lui et François Hollande et de l’autre côté, il y a un avantage pour François Hollande dans l’électorat de François Bayrou. C’est la capacité à faire la jonction entre ces deux électorats différents qui est la clé d’une éventuelle réélection de Nicolas Sarkozy », explique Bruno Jeanbart.


Aucun programme n’est attendu pour le moment. La publication de son livre, déjà écrit, reste en suspens. « Il y aura un document mais notre stratégie n’est pas de faire une campagne statique comme François Hollande, qui a décidé une fois pour toute au moment du Bourget de présenter son projet, mais de faire une campagne en mouvement, de faire une campagne des idées », justifie son équipe de campagne.


Une explication qui en cache une autre. Pour Bruno Jeanbart, si Nicolas Sarkozy ne se presse pas pour présenter son programme, c’est pour une bonne raison. « Il risquerait de se heurter à un discours sur le thème  » Pourquoi maintenant alors qu’il est au pouvoir depuis cinq ans ?  » ».


Malgré sa belle remontée, le président sortant reste encore loin du compte. Il va lui falloir une stratégie offensive et un plan de communication béton pour réussir à inverser la tendance. À moins d’un mois du premier tour, ça reste compliqué pour le président sortant.


Jonathan Ardines




 

Jonathan Ardines