France: Seul l’UMP a voté pour la résolution sur la laïcité

Mardi 31 mai en fin de journée, l’Assemblée a adopté la proposition de résolution de Jean-François Copé et Christian Jacob «sur l’attachement au respect des principes de laïcité, fondement du pacte républicain et de liberté religieuse». Voilà ce que l’on peut lire sur le site de l’Assemblée nationale. Or, seul le groupe UMP a voté pour cette proposition de résolution. L’opposition et le parti du Nouveau centre, pourtant proche de l’UMP, ont voté contre l’adoption de ce texte.

En 2010, en revanche, la majorité des députés (335 voix contre une) avait voté en faveur de l’interdiction du voile intégral au sein de l’espace public au nom de la laïcité. Pour Alain Vidalies, député et porte-parole du parti socialiste, ce débat n’est qu’une «tenue de camouflage pour combattre la présence de l’islam en France», tandis que Copé explique que ce texte vise à «affirmer une vision positive de la laïcité, empreinte de respect et de tolérance». Mais les porte-parole du PS et du GDR (PCF, Verts et Parti de gauche) se sont arrêté sur les termes de «liberté religieuse» présents à plusieurs reprises dans cette proposition de résolution qui font que ce «texte n’est pas laïc».

Le texte stipule qu’il est «nécessaire que le principe de la laïcité soit étendu à l’ensemble des personnes collaborant à un service public ainsi qu’à l’ensemble des structures privées des secteurs social, médico-social, ou de la petite enfance chargée d’une mission de service public ou d’intérêt général ; hors le cas des aumôneries et des structures présentant un caractère «propre» d’inspiration confessionnelle».

Appui ministériel

Claude Guéant, ministre de l’intérieur, a par ailleurs annoncé la parution dans les jours prochains d’un code de la laïcité et de la liberté religieuse qui serait «une compilation de textes existants». De plus, il a abondé dans le sens du texte proposé par Copé en stipulant qu’il souhaitait développer la formation initiale et continue des fonctionnaires à la laïcité et particulièrement au sein de l’éducation nationale. Il souhaite également que «l’enseignement à l’école de la laïcité soit mieux identifié dans le cadre de l’instruction civique». Enfin, il a annoncé que dès la rentrée 2011, un nouveau diplôme verrait le jour à l’Université de Strasbourg «Droit, société et pluralité des religions». L’objectif de ce DU est de «former des personnels religieux aux questions liées à la place de s religions dans l’État laïc». Ce diplôme, le premier du genre dans l’enseignement supérieur public, a été créé en collaboration avec le Bureau central des cultes qui dépend du ministère de l’intérieur.

Gypsy Allard