Nouvelle progression de l’insécurité alimentaire dans le monde

 Nouvelle progression de l’insécurité alimentaire dans le monde

Un homme tient la main de son bébé, traité pour une malnutrition aiguë sévère à l’hôpital pour enfants de Banadir, le 4 septembre 2022 à Mogadiscio, en Somalie. Une sécheresse extrême a détruit les récoltes et entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires, laissant 7 millions de personnes (sur une population totale de 16 millions) en danger de famine. ED RAM / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP

L’ONU alerte sur la situation : 258 millions de personnes ont eu besoin d’une aide d’urgence en 2022. L’année précédente, c’était 193 millions.

Les conflits, les chocs économiques et les crises climatiques. Voici le terreau qui nourrit l’insécurité alimentaire dans le monde. Cette septième édition du Rapport mondial sur les crises alimentaires est « un constat cinglant de l’échec de l’humanité à aller vers l’élimination de la faim, l’objectif de développement durable numéro 2 », ont précisé les Nations unies.

La Somalie, frappée par la sécheresse

L’insécurité alimentaire aiguë a progressé l’an dernier pour la quatrième année consécutive, ce qui correspond à 65 millions de personnes supplémentaires « souffrant d’une faim si sévère qu’elle menace directement leur vie ». Ce rapport sur l’année 2022 inclut cinq pays de plus que le précédent, soit 58 au total. 40% des personnes frappées par l’insécurité alimentaire résident dans seulement cinq pays : la RDC, l’Éthiopie, l’Afghanistan, le Nigeria et le Yémen. Et il y a aussi la Somalie.

Depuis fin 2020, ce pays subit la pire sécheresse de ces 40 dernières années. Et les financements humanitaires pour lutter contre la faim et la malnutrition ne sont pas à la hauteur. Au-delà de la crise climatique, les chocs économiques ont pesé plus lourdement l’an passé dans certains pays, notamment en Afghanistan, en Syrie et au Soudan du Sud. Ils ont plongé, en l’espace d’un an, 30,2 millions de personnes supplémentaires dans l’insécurité alimentaire aiguë.

9 millions d’enfants sévèrement dénutris

Le cas de la malnutrition infantile suscite également une grande inquiétude. L’an dernier, plus de 35 millions d’enfants de moins de cinq ans souffraient d’émaciation ou de malnutrition aiguë. Parmi eux, 9,2 millions d’émaciation sévère, la forme de dénutrition la plus mortelle.

Chloé Juhel