Provocation à la haine raciale : levée d’immunité de Nicolas Bay

 Provocation à la haine raciale : levée d’immunité de Nicolas Bay

Nicolas Bay au Parlement européen à Bruxelles. Martin Bertrand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Le Parlement européen a voté la levée de l’immunité de Nicolas Bay. L’eurodéputé français est visé par une enquête pour « provocation à la haine raciale ».

Tout est parti d’une enquête ouverte en mai 2021, après la diffusion sur le compte Facebook de Nicolas Bay d’une vidéo de 44 secondes tournée devant le chantier d’une mosquée près d’Évreux. « L’islam politique qui se propage partout en France et ici même en Normandie. (…) Il faut arrêter le communautarisme, quand on sait qu’il importe à la fois de la délinquance, de la criminalité, et du terrorisme comme on l’a vu avec l’assassin de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine il y a quelques mois, qui était originaire d’Évreux, d’un quartier tout proche d’ici », déclarait Nicolas Bay, se référant au professeur décapité pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet. Il était alors tête de liste du RN en Normandie pour les élections régionales.

« Ni présenté ni excusé »

La vidéo avait fait l’objet d’un signalement par les élus de gauche du conseil municipal d’Evreux, et la Grande Mosquée de Paris avait déposé plainte. Convoqué par la police en septembre 2021, Nicolas Bay ne s’était « ni présenté ni excusé », et a refusé de répondre à une seconde convocation, invoquant son immunité parlementaire.

« Me battre devant la justice française »

Lors d’un vote à main levée, les eurodéputés se sont prononcés pour retirer son immunité à Nicolas Bay, suite à une demande du parquet d’Évreux en Normandie (Ouest). Nicolas Bay a dénoncé « une atteinte à la liberté d’expression et d’opinion (…) à la liberté des parlementaires de défendre leurs électeurs ». « J’irai me battre devant la justice française si c’est nécessaire pour faire valoir la liberté d’expression et d’opinion qui ne doit pas être à géométrie variable », a-t-il expliqué.

En revanche, le Parlement européen a rejeté une demande de levée d’immunité concernant Nadine Morano (LR, droite). L’eurodéputée française a été mise en cause devant la justice française pour diffamation présumée, en 2019, à l’encontre de l’ONG SOS Méditerranée.

Chloé Juhel