Reconstitution sous haute sécurité de la mort de Nahel

 Reconstitution sous haute sécurité de la mort de Nahel

Reconstitution sous haute sécurité de la mort de Nahel à Nanterre, le 5 mai 2024. L’adolescent de 17 ans avait été abattu par un policier d’une balle dans la poitrine à bout portant à Nanterre le 27 juin 2023. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Hier, la justice a organisé toute la journée une reconstitution de la scène de la mort de Nahel, tué par le tir d’un policier le 27 juin dernier.

 

Le centre-ville de Nanterre a été verrouillé par les forces de l’ordre. Une douzaine de camions de forces de l’ordre et des barrières ont été positionnés pour empêcher l’accès à la zone, des policiers ont été déployés sur les toits du quartier et un drone a survolé la scène.

La reconstitution a pu se dérouler dans le calme. Les deux policiers intervenus lors du drame étaient cagoulés pour masquer leur identité. Le brigadier auteur du tir, le collègue qui l’accompagnait et plusieurs témoins ont été interrogés sur place par les juges d’instruction.

 

Première version policière

Le but était de confronter les protagonistes du dossier à leurs déclarations contradictoires sur les circonstances qui ont mené un motard de la police à tirer sur l’adolescent de 17 ans. A l’issue d’une course-poursuite, le Mercedes conduite par Nahel avait été arrêtée par la circulation.

Une première version policière, selon laquelle Nahel aurait foncé sur un motard de la police, a rapidement été infirmée par une vidéo de la scène diffusée sur les réseaux sociaux.

On y voit deux policiers sur le côté du véhicule, braquant le conducteur de leurs armes. L’un d’eux lui tire dessus alors que le véhicule redémarre. La voiture s’encastre ensuite dans un bloc de béton, quelques dizaines de mètres plus loin.

Les policiers ont maintenu qu’ils étaient en danger de mort car coincés entre la voiture et un mur. Des témoins ont assuré qu’ils avaient entendu les policiers menacer l’adolescent.

Les deux autres passagers de la voiture, âgés de 14 et 17 ans au moment des faits, ont assuré que Nahel avait été frappé à coups de matraque sur les bras.

 

Un milliard d’euros

Le 27 juin dernier, la mort de Nahel a déclenché une vague de colère et une série d’émeutes à travers la France. Ecoles, tribunaux et autres bâtiments publics ont été attaqués, de nombreux magasins pillés: des dégâts ont été estimés à un milliard d’euros, selon un rapport du Sénat.

 

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Chloé Juhel