Secours catholique : Bientôt 10 millions de pauvres en France

 Secours catholique : Bientôt 10 millions de pauvres en France

De nombreuses personnes démunies font la queue lors d’une distribution de nourriture par le Secours Populaire Français. Poitiers, France, 5 novembre 2020. JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS / AFP

Dans son rapport annuel, le Secours catholique s’alarme des conséquences sociales de la crise : la France franchira la barre des 10 millions de pauvres en 2020.

 

Les Français les plus modestes s’enfoncent un peu plus dans la pauvreté. C’est ce qui ressort, en substance, du dernier rapport du Secours catholique, publié ce 12 novembre.

En 2019, l’association a collecté des informations auprès de 1,4 million de personnes, dont la moitié sont des enfants.

Plus de la moitié d’entre eux dispose de moins de 9 euros par jour de reste pour vivre par personne. 4 ménages sur 10 sont même dans l’incapacité de couvrir leurs dépenses alimentaires quotidiennes. En moyenne, leur niveau de vie s’élève à 537 euros par mois, ce qui est bien en dessous du seuil de pauvreté.

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Chiffres plus récents

Pour le Secours catholique, la France s’apprête, d’ici la fin de l’année, à franchir la barre des dix millions de pauvres.

Les derniers chiffres de la pauvreté font état de 9,3 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Des données produites par l’Insee et datant de 2018.

Tout l’intérêt du rapport du Secours catholique réside dans le fait qu’il produit des chiffres plus récents, datant de 2019.

Comment expliquer un tel écart statistique ? Le rapport du Secours catholique prend en compte les populations sans domicile ou en situation administrative instable. Des échantillons de population qui échappent habituellement aux études de l’Insee.

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Vivre décemment

« Face au risque humanitaire entraîné par la crise sanitaire, il fallait une aide financière aux plus modestes, un soutien aux associations, la mobilisation de places d’hébergement. Mais l’accès à un logement décent comme l’accès digne à l’alimentation appellent aujourd’hui des réponses de fond ». « A commencer par un revenu permettant de vivre décemment, ce qui suppose une hausse des bas salaires, un renforcement des filets de protection pour les personnes en emploi précaire, des aides accrues au logement, et un très net relèvement des minima sociaux », affirme le Secours catholique dans son communiqué.

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Chloé Juhel