La réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, discutée à Tunis ?

 La réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, discutée à Tunis ?

En Égypte


La réintégration de la Syrie de Bachar al-Assad au sein de la Ligue arabe fera-t-elle partie des questions à l’ordre du jour débattues lors du sommet de la Ligue arabe prévu pour le 31 mars prochain en Tunisie ? C’est en tout cas ce qu’affirme, Saïda Garrache, porte-parole de la présidence de la République tunisienne.


« Il s’agit d’une question sur la table du sommet Union européenne-Ligue arabe en Egypte », a d’ores et déjà fait savoir Garrache, qui précise que les sujets litigieux dans la région MENA devront être résolus via des compromis politiques. Prépare-t-on les esprits à cette normalisation, un mois jour pour jour avant la tenue en grande pompe du 30ème sommet de la Ligue Arabe à Tunis, dont les préparatifs sous haute sécurité (zone bleue) paralysent déjà une partie de la capitale ?


« La Tunisie, en tant qu’hôte du sommet de la Ligue arabe, ne peut pas prendre la décision seule », a martelé Garrache à propos de cette question hautement polémique, d’autant que sous la courte présidence de Moncef Marzouki, la Tunisie avait été parmi les premiers pays à avoir rompu ses relations diplomatiques avec Damas et expulsé l’ambassadeur syrien dès 2012.  


Lors de sa visite en Tunisie, en janvier, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait évoqué l’idée d’un « appui tunisien » pour réintroduire la Syrie au sein de la Ligue Arabe et pour qu’elle soit présente lors de sa prochaine réunion, un revirement en réalité en cours depuis 2015.


« Nous voudrions que la Tunisie soutienne le processus de réintégration de la Syrie dans la famille arabe, dans la Ligue arabe, d’autant plus que le prochain sommet de la Ligue arabe se tiendra ici en mars », avait annoncé Lavrov en présence de son homologue tunisien Khemais Jhinaoui.


 


Erdogan, très critique sur le sommet UE-Ligue arabe


Sur fond de contentieux de plus en plus houleux le président égyptien al-Sissi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a pour sa part critiqué le 26 février la tenue du sommet de la Ligue arabe et de l'Union européenne en Égypte, affirmant que ce rassemblement témoignait selon ses termes du « manque de sincérité de l'UE », le pays hôte ayant tout récemment procédé exécuté plusieurs exécutions.


« Comment pouvez-vous parler de démocratie à des États membres de l'UE ayant accepté l'invitation du président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi, qui a fait exécuter neuf jeunes hommes la semaine dernière ? » a lâché le président turc lors d'un rassemblement de campagne dans la province de Giresun, a notamment rapporté l'agence de presse étatique Anadolu.


Une quarantaine de dirigeants européens et arabes se sont réunis lors d'un sommet de deux jours qui a débuté dimanche dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, à l'invitation du président al-Sissi.


Soulignant que l'UE est contre la peine capitale, Erdogan a rappelé que les dirigeants européens avaient répondu à l'invitation du chef de l'État égyptien bien que ce dernier ait ordonné l'exécution d’un total de 42 personnes depuis qu'il a pris le pouvoir.


Ce n’est pas la première fois que le pouvoir turc conteste les mesures de sécurité prises par le gouvernement dirigé par le président Al-Sissi visant les partisans islamistes de Mohamed Morsi.


Ankara et Bruxelles entrent par ailleurs dans une phase difficile de leurs relations bilatérales. Le ministère turc des Affaires étrangères a ainsi critiqué la semaine dernière le vote d'un rapport devant la Commission des affaires étrangères du Parlement européen appelant à la suspension des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.


 


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Seif Soudani