MSF. Un nouveau rapport pointe la politique migratoire désastreuse de l’UE

 MSF. Un nouveau rapport pointe la politique migratoire désastreuse de l’UE

Illustration/Migration. Un extrait d’une vidéo fournie par le service de secours et d’urgence de Kufra, en Libye, le 29 juin 2022, montre des sauveteurs récupérant les corps de migrants trouvés morts dans le désert libyen, dans la région sud-est de Kufra, près de la frontière avec le Tchad. Kufra Rescue and Emergency Service / AFP

Existe-t-il une normalisation de la violence envers les personnes migrantes et réfugiées dans l’Union européenne ? C’est ce que dénonce Médecins sans frontières (MSF) dans un rapport.

« Mort, désespoir et misère : les coûts humains des politiques migratoires de l’UE », tel est l’intitulé du dernier rapport de Médecins sans frontières (MSF) paru vendredi dernier (23 février). Renvois de force, blocages, murs, barbelés aux frontières, externalisation des frontières.

Résultat : selon le rapport, MSF est intervenu auprès de plus de 28 000 personnes aux frontières de l’UE qui ont été blessées en raison des murs frontaliers, des refoulements, du manque de recherche et de sauvetage (8 000 personnes secourues en mer), aggravant les voyages dangereux.

L’ONG rappelle par ailleurs que 2 000 kilomètres de murs et de clôtures barbelées, notamment en Pologne et en Serbie, contribuent aux « refoulements répétés aux frontières terrestres de l’UE ».

Externalisation

Dans son rapport, MSF indique qu’entre janvier et août 2023, à Palerme (Italie), 61 % des patients qu’ils ont assisté, ont déclaré avoir été torturés en Libye.

« De 2016 à 2023, les équipes de MSF ont travaillé dans certains de ces centres de détention où elles ont recueilli des témoignages de patients faisant état de passages à tabac, de traite d’êtres humains, d’agressions sexuelles et de torture », relève le rapport.

Outre la Libye, l’UE a passé des accords avec l’Albanie, la Libye, la Tunisie et la Turquie pour gérer le flux migratoire.

« Politiques inhumaines »

« La décision de favoriser des politiques migratoires de violence et de privation, au lieu de rechercher des solutions politiques empreintes d’humanité, devrait heurter la conscience collective. Au lieu de cela, nous assistons à une amplification et même une célébration de ces politiques inhumaines par les dirigeants de l’UE, par des cris de ralliements politiques », s’indigne Julien Buha Collette, responsable des opérations de MSF en matière de migration dans plusieurs pays d’Europe, dans une déclaration forte.

Pour ce dernier, en se soustrayant à ses responsabilités d’accueil digne et de protections des réfugiés, l’UE « va à l’encontre des valeurs fondamentales que l’UE prétend défendre ».

 

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Charly Célinain