Violences policières : décision en appel dans l’affaire Liu Shaoyao

 Violences policières : décision en appel dans l’affaire Liu Shaoyao

L’épouse de Liu Shaoyao pleure son défunt mari, abattu par la police française lors d’une intervention à son domicile, le 2 avril 2017. JULIEN MATTIA / NURPHOTO / AFP

Le dossier Liu Shaoyao sera-t-il définitivement classé ou la cour d’appel donnera-t-elle son feu vert pour faire toute la lumière sur la mort de ce père de famille chinois ?

 

C’est aujourd’hui, le 17 novembre, que la cour d’appel de Paris doit se prononcer sur le non-lieu dans l’affaire Liu Shaoyao. C’était en 2019 : les juges considèrent alors que le dossier n’est pas assez solide pour constituer un procès.

De nouveaux éléments ont, depuis, été joints au dossier. Notamment basés sur les révélations du site d’information StreetPress, concernant des violences policières au sein du commissariat du 19e arrondissement de Paris. Ces violences impliquent deux agents de police qui faisaient partie de l’équipe de la BAC impliquée dans la mort de Liu Shaoyao.

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Légitime défense ?

Les faits remontent à 2017. Liu Shaoyao meurt après avoir reçu une balle tirée par un des policiers de la BAC.

La brigade anti-criminalité s’était rendue chez ce père de famille, ressortissant chinois, dans le 19e arrondissement de Paris, après avoir été appelée par des voisins qui disaient avoir entendu des cris.

Selon les policiers, cet homme de 56 ans aurait alors tenté d’agresser un agent avec une paire de ciseaux. L’agent aurait alors tiré, en état de légitime défense. Version contredite par la famille qui affirme que Liu Shaoyao se servait de ces ciseaux pour préparer du poisson.

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« Faire notre deuil »

La mort de Liu Shaoyao a provoqué une mobilisation sans précédent de la communauté chinoise. Plusieurs rassemblements en sa mémoire ont eu lieu à Paris. Et ont à chaque fois, fédéré des centaines, voire des milliers de personnes.

Depuis le début de cette affaire, le comité de soutien à la famille réclame justice. « En refusant de nous accorder la justice, on nous empêche de faire notre deuil ». Les proches de la victime continuent de dénoncer « de sérieuses incohérences et contradictions » dans la version officielle. Pour eux, il s’agit incontestablement d’une bavure policière.

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Chloé Juhel