Tunisie. Naufrage au large de Kerkennah : 34 corps repêchés

 Tunisie. Naufrage au large de Kerkennah : 34 corps repêchés

Un naufrage en Méditerranée orientale a fait au moins 94 morts au large de la Syrie. Illustration

Les corps de 34 candidats à l’exil, en majorité des femmes, ont été retrouvés flottant après un naufrage au large de l’archipel de Kerkennah en Tunisie. Le capitaine tunisien est également décédé.

Des pêcheurs avaient alerté les autorités mardi après avoir découvert les corps. « Aujourd’hui, 24 corps ont été reçus » par un hôpital de Sfax, a déclaré mercredi à l’AFP le directeur régional de la santé Ali Ayadi. Il y a parmi eux « 21 femmes, deux enfants et un homme », a-t-il précisé.

Le bilan s’est alourdi mercredi avec la découverte de 10 autres corps. Des opérations de recherche de la marine tunisienne et des garde-côtes sont toujours en cours. Il s’agit de huit hommes et deux femmes. Parmi les victimes figure le capitaine de l’embarcation, un Tunisien de 48 ans, originaire Sfax, ont précisé les autorités sanitaires.

Une des femmes était enceinte, et les deux enfants étaient âgés de trois ans environ, a indiqué Mourad Turki, porte-parole du tribunal de la ville. Les autorités privilégient la thèse du naufrage.

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Hausse de 156 % des tentatives de traversées

En effet, selon des témoignages, les morts se trouvaient probablement à bord d’une embarcation clandestine partie de la région de Sfax en direction de l’Italie dans la nuit du 4 au 5 juin, avec 53 personnes à bord. Il s’agit de personnes originaires d’Afrique subsaharienne selon les premières constatations médico-légales, et les témoignages d’autres candidats à l’exil.

Après des prélèvements ADN, « les préparatifs sont en cours pour leur inhumation dans des cimetières de Sfax », a ajouté M. Ayadi. Une enquête a été ouverte pour identifier les organisateurs de cette traversée clandestine.

« Cette tragédie est la conséquence inévitable de la politique migratoire restrictive de l’Union européenne », a estimé l’ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, déplorant « une approche sécuritaire plutôt qu’une gestion humaine notamment au vu de la situation (…) en Libye ».

Les départs clandestins des côtes tunisiennes ont augmenté de 156 %, entre janvier et fin avril, comparé à la même période l’an dernier, selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR).

Rached Cherif