Nice: trois policiers condamnés après une arrestation

 Nice: trois policiers condamnés après une arrestation

Le tribunal judiciaire de Nice

Ils ont été jugés pour injures racistes et violences psychologiques à l’égard de deux trafiquants de drogue tunisiens. La justice vient de les condamner.

 

Ces deux policiers écopent d’un 1 an de prison avec sursis et six mois d’interdiction d’exercer leurs fonctions. Deux autres représentants des forces de l’ordre étaient également poursuivis devant le tribunal correctionnel, ils ont été relaxés.

Le parquet avait requis 12 à 18 mois de prison et une interdiction définitive d’exercer pour les cinq fonctionnaires.

Les cinq agents ont été suspendus depuis les faits, ils devront tous affronter une procédure administrative en interne avant toute réintégration.

Coran ou non

Le 22 juillet dernier, les policiers ont interpelé deux jeunes hommes soupçonnés de trafic de stupéfiants dans le quartier sensible des Moulins, dans l’ouest de Nice. Ils les ont embarqués dans une fourgonnette.

L’une des personnes interpellées a activé le dictaphone de son téléphone, enregistrant insultes racistes, moqueries, violences et humiliations. Il a accusé les policiers d’avoir arraché des pages d’un Coran dans son sac et d’en avoir fait des boulettes pour les lui fourrer dans la bouche.

Les trois policiers ont assuré qu’il s’agissait d’un carnet trouvé dans une poubelle et qu’ils avaient juste voulu faire « une mauvaise blague ». Coran ou non, pour le tribunal les violences psychologiques sont constituées.

Mais pas les violences physiques: selon le certificat médical, les ecchymoses relevées sur le jeune homme pouvaient résulter d’une chute pendant son interpellation ou d’automutilations pendant sa garde-à-vue, qu’il a par ailleurs reconnues.

1 euro symbolique

Les trois policiers condamnés devront payer chacun une amende de 500 euros et verser solidairement 1 000 euros de dommages au jeune homme, ainsi qu’un euro symbolique à la Ligue des droits de l’Homme et à la Licra, et 800 euros de frais de justice aux trois parties civiles. Le second interpellé ne s’est pas constitué partie civile.

 

> Sur le même sujet :

Cinq policiers niçois jugés pour violences et injures islamophobes