A Gaza, l’armée israélienne profane des tombes

 A Gaza, l’armée israélienne profane des tombes

Illustration – Cimetière de Deir el-Balah situé au centre de la bande de Gaza. (Photo de MAHMOUD HAMS / AFP)

Alors que les combats font rage autour de la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, les cimetières ne sont pas épargnés, raconte le site en ligne “The Electronic Intifada”. Des sépultures auraient été détruites par Tsahal, selon des proches de personnes défuntes, qui déplorent une volonté d’effacement d’un peuple.

 

Il faut lire Ruwaida Amer, reporter dans la bande de Gaza pour se rendre compte des atrocités. « Israël commet des crimes abominables dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre actuelle. Il y a parmi ces crimes l’invasion de cimetières et la profanation de tombes. Alors qu’Israël avait imposé une coupure totale d’Internet et des télécommunications, son armée a envoyé des chars dans la zone à l’ouest de Khan Younès, dans le sud de Gaza. Le centre médical Nasser se trouve là, et nombre de mes proches sont inhumés dans un cimetière voisin », détaille la journaliste sur le site en ligne Electronic Intifada.

Electronic Intifada existe depuis 2001. Quatre militants pour les droits des Palestiniens lance alors ce site afin « d’informer la communauté internationale sur la Palestine, le conflit israélo-palestinien et sur les conséquences économiques, politiques, juridiques et humaines de l’occupation israélienne des Territoires ».

« Pendant la coupure d’Internet, nous restions informés grâce à la radio : c’est comme ça que nous avons appris que l’armée israélienne avait déterré des tombes et les avait détruites au bulldozer. Quand ma mère l’a appris, elle nous a rappelé que des membres de sa famille reposaient dans le cimetière en question », écrit encore Ruwaida Amer, ajoutant que son frère a vu que l’armée israélienne avait détruit les sépultures de son grand-père et de sa grand-mère.

« Nous avons beaucoup pleuré en l’apprenant. Ragheb, mon grand-père, est mort il y a deux ans presque jour pour jour. Il ne détestait rien tant que les guerres », déplore celle qui a travaillé en tant que reporter pour plusieurs agences internationales.

« On souffre quand la tombe d’un proche est détruite. On a l’impression qu’Israël efface tout ce qui a un lien avec la population gazaouie. Vit-on maintenant une guerre contre les morts en plus d’une guerre contre les vivants ? Il n’y a aucun combattant dans les cimetières, pas plus qu’il n’y a de personnes en vie », conclut dépitée Ruwaida Amer.

En réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier, l’armée israélienne aurait tué près de 28 000 personnes à Gaza, selon les derniers chiffres rendus publics par le ministère de la Santé du Hamas. Une majorité des victimes seraient des femmes et des enfants.

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Nadir Dendoune