Mohamed Malikie : « Sans être sur place, c’est difficile de mesurer les ravages d’Ebola »

 Mohamed Malikie : « Sans être sur place, c’est difficile de mesurer les ravages d’Ebola »

Mohamed Malikie tourne un film pour montrer les ravages d’Ebola.


 


Il est rentré il y a tout juste un mois de son voyage en Afrique de l’Ouest. Mohamed Malikie est allé sur le terrain pour continuer de combattre la maladie. Avec son association BeautifulBirds of Melun Foundation, il s’est rendu en Guinée-Conakry, au Sierra Leone et au Liberia, des pays où Ebola a déjà fait plus de 10 000 morts. Interview.


 


LCDA: Quel a été l’objet de votre voyage ?


Pendant deux semaines, je suis allé à la rencontre d'orphelins en Guinée Conakry et en Sierra Leone. J’ai pu constater l'état d'avancement du virus : la vitesse de propagation, le nombre de personnes contaminées et les moyens mis en place pour les aider. Là-bas, j’ai distribué du matériel médical (des combinaisons, des gants…) notamment dans les cimetières où sont enterrées les victimes. J’ai aussi rencontré la filiale BBMF Sierra Leone. Enfin, je me suis déplacé à la frontière pour constater la nature des contrôles effectués sur les populations qui se déplacent de la Sierra-Leone vers la Guinée.


 


LCDA: Votre objectif était de sensibiliser la population…


Mon objectif principal était en effet de sensibiliser la population. Toutefois, j'ai aussi voulu constater, de mes propres yeux, la nature des difficultés sur place : les rencontres avec MSF et les acteurs locaux ont été très instructives et vont me permettre de bien préparer mon prochain départ en juin. Je souhaite aussi sensibiliser la France sur la situation réelle d'Ebola. En effet, les médias communiquent énormément de fausses informations sur ce virus qui est loin d'avoir disparu. Sur place, j’ai vraiment reçu un très bon accueil de la population ainsi que de la NERC « National Ebola response center ».Pour preuve, les nombreuses invitations dont : Ministry of Social Welfare, Gender and Children'sAffairs par Monsieur Moijueh Kaikaimais aussi le relais médiatique fait par SLBC TV, AYV Radio…


 


LCDA: Vous êtes rentré en France avec un projet: monter un film. Pouvez-vous nous en dire plus?


Le film que je souhaite monter a un double objectif: dans un premier temps, il s'agit de montrer de façon très concrète aux donateurs ce à quoi ont servi leurs dons. Ils verront ensuite la situation réelle sur place et participeront peut être encore à la lutte contre Ebola. Il est surtout très important pour moi d'inclure les donateurs dans l'action menée puisque, sans eux, rien n'aurait été possible. Dans un second temps, ce film permettra aussi d'avoir un support de communication fiable avec les futurs partenaires. Sans une vision objective de terrain, il me semble impossible de réaliser l’importance qu'a Ebola en Sierra Leone.






Propos recueillis par Chloé Juhel

Chloé Juhel