Appel pour la Panthéonisation de Gisèle Halimi

 Appel pour la Panthéonisation de Gisèle Halimi

L’avocate et présidente de « Choisir la cause des femmes » Gisèle Halimi (C) s’exprime, le 14 novembre 2003 à Paris, lors de son audition par la commission Stasi sur la laïcité. Jack GUEZ / AFP

8 mars, mémoires : SOS Racisme ainsi que plusieurs organisations et personnalités demandent la panthéonisation de Gisèle Halimi.

 

A l’initiative de Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, co-présidente de l’association pour la mémoire et contre l’oubli de Dominique Sopo, président SOS racisme, de Hakim Addad, militant politique algérien, de Pierre Audin, fils de Josette et Maurice Audin, de Mehdy Belabbas, co-président de l’association pour la mémoire et contre l’oubli et de Farid Yaker, président du Forum France-Algérie et de SOS Racisme, est publié ce jour un appel demandant au Président de la République d’annoncer le transfert de Gisèle Halimi au Panthéon.

L’avocate, grande défenseure des droits, combattante de l’égalité, de l’émancipation, de la liberté et de la dignité, nous a quitté le 28 juillet 2020. Cette figure de l’humanisme, du féminisme et de la liberté, trait d’union entre les deux rives de la Méditerranée, a toute sa place dans la crypte de la Montagne Sainte-Geneviève, aux côtés d’autres grandes personnalités ayant fait l’histoire de notre pays et son identité.

Pour Saphia Aït Ouarabi, Vice-Présidente de SOS Racisme :

« Gisèle Halimi incarne, par sa vie et par la cohérence et la constance de ses combats, tout ce pourquoi nous nous battons.

Avocate-militante pour l’égalité, notamment pour les droits des femmes et contre la barbarie du système colonial, cette grande figure de l’histoire de notre pays est une source d’inspiration quotidienne pour les militant·e·s que nous sommes et devrait montrer la voie à l’ensemble des Françaises et Français en ces temps troublés.

La panthéonisation de Gisèle Halimi reconnaîtrait et honorerait la constance des femmes dans la lutte antiraciste et celle des immigré·e·s et descendant·e·s d’immigré·e·s dans la lutte féministe. »

Un rassemblement aura lieu ce dimanche 7 mars à 11h, Place du Panthéon, réunissant les différentes personnalités et représentant-e-s et militant-e-s des organisations signataires.

Gisèle Halimi au Panthéon : aux grandes femmes, la patrie reconnaissante

Le 28 juillet dernier, Gisèle Halimi nous quittait. Née à Tunis en 1927, Gisèle Halimi fut de bien des grands combats du siècle précédent et de notre siècle.

En effet, Gisèle Halimi, avec constance, mit le droit au service de plusieurs grands combats : le combat contre le colonialisme et les inévitables crimes en découlant, le combat féministe mais également celui en faveur des droits des personnes LGBT.

C’est ainsi que, dès les années 1950, Gisèle Halimi, en tant qu’avocate, prit la défense des militantes de l’indépendance de l’Algérie, emprisonnées et trop souvent torturées et violées dans les geôles françaises. A cet égard, la défense de la militante Djamila Boupacha permit tout particulièrement de dénoncer les conditions faites aux femmes algériennes se battant pour leur liberté.

En 1971, elle fut la seule avocate signataire du « Manifeste des 343 » en faveur de la légalisation de l’avortement. Ce combat pour la légalisation de l’avortement, elle le poursuivit en participant, aux côtés de Simone de Beauvoir, à la fondation de « La cause des femmes ». Elle fit prendre à ce combat un envol décisif en 1972 lors du procès de Bobigny où elle obtint l’acquittement de plusieurs des prévenues accusées d’avoir avorté, commettant ce qui était alors un délit dans le droit français. Ces actions jouèrent un rôle fondamental dans l’adoption de la loi Veil légalisant l’IVG en 1975.

C’est encore elle qui contribua à ce qu’une loi de 1980 définisse clairement le viol comme un crime, avant de s’engager en faveur de la parité en politique.

Enfin, alors qu’elle était devenue députée en 1981, Gisèle Halimi contribua, aux côtés de Robert Badinter, à l’élaboration et au vote, en 1982, de la loi abrogeant la différence de la majorité sexuelle pour les rapports homosexuels.

Toute la vie de Gisèle Halimi fut ainsi tournée vers des combats en faveur de l’égalité, de l’émancipation, de la liberté et de la dignité, combats qu’elle poursuivit jusqu’à la fin de sa vie dans toutes les fonctions et à toutes les tribunes qui s’offraient à elle.

Enfin, Gisèle Halimi fut toute sa vie – par ses origines judéo-berbères, ses combats, ses nationalités – un trait d’union entre les deux rives de la Méditerranée.

C’est pourquoi, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes de cette année 2021, nous demandons que le président de la République annonce le transfert de Gisèle Halimi au Panthéon car, « aux grandes femmes, la patrie reconnaissante ».

Rassemblement : dimanche 7 mars à 11h, place du Panthéon 75005 Paris (face à la rue Soufflot)

 

Signataires :

Halima Menhoudj, adjointe au maire de Montreuil, co-présidente de l’association pour la mémoire et contre l’oubli

Dominique Sopo, président SOS racisme

Hakim Addad, militant politique algérien

Pierre Audin, fils de Josette et Maurice Audin

Mehdy Belabbas, co-président de l’association pour la mémoire et contre l’oubli

Farid Yaker, président du Forum France-Algérie

et

Manon Aubry, députée européenne FI — Clémentine Autain, députée FI — Delphine Batho, ancienne ministre de l’écologie, députée des Deux-Sèvres — Julien Bayou, secrétaire national EELV — François Béchieau, secrétaire national du Mouvement des Progressistes (MDP) — Esther Benbassa, sénatrice EELV de Paris — Leyla Benici, militante féministe et écologiste — Ugo Bernalicis, député FI — Patrice Bessac, PCF, maire de Montreuil — Laurent Binet, écrivain — Manuel Bompard, député européen FI — Sophie Börner, conseillère municipale Ouistreham, présidente du groupe écologiste et citoyen — Philippe Bouyssou, Maire d’Ivry-sur-Seine — Ian Brossat, PCF, adjoint à la maire de Paris — Leïla Chaibi, députée européenne FI — Eric Coquerel, député FI — Alexis Corbière, député FI — Emmanuelle Cosse, ancienne ministre, conseillère régionale d’Ile de France — Herman Delikayan, comédien, metteur en scène — Ali Ait Djoudi, président de l’ONG Riposte Internationale — Arnaud Dussud, conseiller municipal, Le Perreux sur Marne — Olivier Faure, Premier Secrétaire du Parti Socialiste, député de Seine-et-Marne — Caroline Fiat, députée FI — Aurélie Filipetti, ancienne ministre, Génération.s — Léa Filoche, adjointe à la maire de Paris, Génération.s — Roland Gori, Professeur honoraire université — Benoît Hamon, ancien ministre, Génération.s — Fatiha Hassanine, Association Josette et Maurice Audin — Jonathan Hayoun, documentariste, ancien président de l’UEJF  —  Pierre Kanuty, conseiller régional d’Ile de France — Nacer Kettane, fondateur de Radio Beur — Bastien Lachaud, député FI — Annie Lahmer, conseillère régionale d’Ile de France — François-Michel Lambert, député écologiste des Bouches du Rhône — Ahmed Laouedj, président du PRG 93 — Michel Larive, député FI — Emmanuel de Larminat, La Combe de Lancey, Isère, Trésorier EELV Rhône-Alpes — Pierre Mansat, président de l’Association Josette et Maurice Audin — Jean-Luc Mélenchon, député, FI — Danièle Obono, députée FI — Younous Omarjee, député européen FI — Mathilde Panot, députée FI — Anne-Sophie Pelletier, députée européenne FI — Eric Piolle, maire de Grenoble — Dominique Poirout, adjointe au maire de Rezé — Loïc Prud’homme, député FI — Audrey Pulvar, adjointe à la maire de paris — Adrien Quatennens, député FI — Laurence Rossignol, sénatrice PS de l’Oise — Sabine Rubin, députée FI — Anne de Rugy, conseillère métropolitaine Grand Paris — Danielle Simonnet, conseillère de Paris, FI — Jacques Soncin, journaliste — Antoine Soto, maire adjoint EELV de Figeac — Benjamin Stora, historien — Frédéric Supiot, délégué consulaire EELV pour les Français.e.s de Belgique — Bénédicte Taurine, députée FI — Rachid Temal, sénateur du Val d’Oise — Guillaume Traynard, avocat au Barreau de Paris — Pascal Troadec, maire adjoint de Grigny — Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine Saint Denis — Maud Vergnol, journaliste — Cédric Villani, mathématicien, député (Écologie démocratie solidarité) de l’Essonne

et

Association pour la mémoire et contre l’oubli

SOS Racisme

Le syndicat lycéen FIDL

Le syndicat lycéen l’UNL

UNEF étudiants

FAGE étudiants

UEJF, Union des étudiants juifs de France

NPNS, Ni putes ni soumises

 

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La rédaction