Auto-confinement : « L’école n’est pas à la carte ! »

 Auto-confinement : « L’école n’est pas à la carte ! »

Ecole primaire à Montrouge en France, durant le confinement. GODONG / BSIP via AFP / 09-2020

 Aujourd’hui et demain (17 et 18 décembre), l’école est rendue facultative pour les enfants, par l’exécutif. Décision incompréhensible pour les enseignants et parents d’élèves.

 

Ecole à la carte

« L’école n’est pas à la carte, ce n’est pas aux parents de décider s’il y a un risque ou non », réagissait Rodrigo Arenas. « Une fois de plus, rien n’est anticipé dans cette gestion de l’épidémie », s’indignait le coprésident de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves).

Le gouvernement a donc suivi la recommandation du Conseil scientifique prônant un « auto-confinement » d’une semaine avant la période des fêtes. Celui-ci indiquait notamment qu’on devait accorder une tolérance aux familles qui souhaiteraient ne pas envoyer leurs enfants à l’école, les 17 et 18 décembre. Afin que ceux-ci observent également une semaine d’auto-confinement.

Mépris

« Une nouvelle marque de mépris pour les personnels et pour l’école qui se voit à nouveau désorganisée » s’indigne le syndicat enseignants SNES-FSU. Ce dernier dénonce également une rupture d’égalité. « Elle va également créer une rupture d’égalité entre les familles. Entre celles qui auront la possibilité de s’organiser pour garder leurs enfants et ainsi protéger les grands-parents et celles qui ne pourront pas car leur situation professionnelle ne leur permet pas ».

Une rupture d’égalité évoquée en septembre dernier, par le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Pour justifier le retour des élèves dans les établissements, en présentiel, malgré la pandémie.

Moyens

La FCPE pose également la question suivante : « pourquoi les élèves devraient s’auto-confiner une semaine avant de passer du temps avec leurs proches vulnérables ? quand depuis des mois, le ministère explique que les écoles ne sont pas des clusters, que les contaminations n’y sont pas importantes ? ».

Les parents d’élèves dénoncent ces incohérences alors que, dans le même temps, « l’État n’a pas du tout investi pour faire en sorte que les gestes barrières soient appliqués en milieu scolaire » rappelle Rodrigo Arenas. Classes surchargées, masques pas changés régulièrement… Plusieurs pistes de réflexion sont ouvertes pour les mois à venir, lors desquels la pandémie devrait encore être présente.

Pour l’avenir, la SNES-FSU demande : « différents scénarios doivent être préparés et discutés. Notamment l’hypothèse d’un renforcement du protocole sanitaire et ses implications organisationnelles ».

 

Charly Célinain