Bérangère Mc Neese, une comédienne qui détonne

 Bérangère Mc Neese, une comédienne qui détonne

Crédit photo : Natacha Lamblin

Au théâtre avec Stéphane de Groodt dans « Un léger doute » ou en co-pilote de la nouvelle série de Canal +, Terminal produite par Jamel Debbouze, la comédienne et réalisatrice belgo-américaine étonne par la diversité de ses compositions. Un vent de fraicheur et de modestie qui fait du bien dans le paysage cinématographique français.

Talent brut d’acting, Bérangère Mc Neese a un don pour entrer totalement dans ses personnages. Que ce soit dans Les gens bien sur Arte où elle interprète une femme de policier ou dans HPI sur TF1, l’actrice brune a toujours un petit plus qui nous étonne. Née à Bruxelles d’un père bassiste américain et d’une mère psychologue belge, elle assimile parfaitement l’éclectisme des cultures qui l’entourent dans la capitale cosmopolite européenne. « On rencontrait des personnes de milieux et d’origines très différents, indique la comédienne de 34 ans. Dès mon plus jeune âge et de manière abstraite, j’ai su assez vite que je voulais faire du cinéma. »

Théâtre amateur, publicités, court-métrages,… Souhaitant se démarquer de sa soeur jumelle, Bérangère teste l’univers artistique et s’y plait. « J’ai pris goût aux mots, à l’exercice et à la discipline que demande ce métier. J’étais à l’aise au niveau de mes études et j’ai commencé à tourner enfant. Vers 16 ans, je prenais les bus pour Paris. Je ne voyais le succès que dans la Ville Lumière. »

>>Lire aussi : Dakar Series : « Bghit Hyatek » de Chaouki El Ofir primée 2 fois

Découverte de Paris

En 2007, elle s’installe dans la capitale française où elle ne connait personne. Elle apprend son métier au Cours Florent où elle rencontre son agent. Après des petits rôles, elle côtoie Dany Boon et Valerie Bonneton dans le film Eyjafjallajokull. « C’était impressionnant de voyager pour mon premier rôle. J’ai senti de la bienveillance de la part des acteurs et de l’équipe. » Pour ses rôles, elle avoue être beaucoup dans l’observation. Scénariste et réalisatrice également, Bérangère Mc Neese décèle des traits de caractère des personnages dès l’écriture. « Je peux à ce moment là savoir si je peux ou non jouer le rôle. A chaque expérience, j’apprends comment composer et créer un personnage. »

>>Lire aussi : Mounia Magueri, une femme artiste, engagée dans l’humain

« Belgian Connection » avec Stéphane de Groodt

Grâce à un rôle d’un téléfilm sur TF1 sur le Lycée Toulouse-Lautrec, elle rencontre le comédien et maître belge de l’absurde, Stéphane de Groodt. Appréciant son jeu, il lui propose un rôle dans sa pièce « Un léger doute » au théâtre de la Renaissance, avec Eric Elmosnino et Constance Dollé. « Je ne sais pas si ma « belgitude » m’a aidé. En arrivant à Paris, ce n’était pas très chic d’être belge. Il a fallu que je gomme l’accent par exemple. J’ai l’impression que l’on accorde une bonhommie belge plus aux hommes qu’aux femmes. Par contre, c’est sûr qu’entre Belges à Paris, on se reconnait. D’ailleurs, on s’est trouvé des points et des lieux communs avec Stéphane de Groodt. »

Dans  un rôle de nunuche qui demande une vraie composition du personnage, elle trouve le ton juste en étant sincère. Par son jeu, elle arrive à la rendre touchante avec une humanité toujours présente. »Il ne faut pas jouer des gens bêtes. Il vaut mieux les faire passer pour des naïfs, sans filtre mais avec des qualités. Quelqu’un de bête n’existe pas. Le personnage a une spontanéité qui lui permet de dire tout ce qui lui passe par la tête. Cela offre un terrain de jeu parfait pour les répliques de Stéphane. »

Bérengère Mc Neese, cocktail détonnant de comédie

crédit photo : Natacha Lamblin>>Lire aussi : « Alia in Marrakech », la nouvelle Web-série sur YouTube

Une série produite par Jamel Debbouze

Outre son rôle au théâtre, elle a du aussi se métamorphoser en co-pilote pour la série, Terminal pour Canal +. Produite par Jamel Debbouze, elle joue avec Ramzy Bédia, Doully ou Camille Chamoux. Tournée en public, comme la série H qui a fait le bonheur des téléspectateurs, Bérangère se réjouit d’y avoir participé, même en arrivant tard sur le projet. « C’est un plaisir incroyable de tourner avec des comédiens aussi bons. L’humour est histoire de rythme et avec Jamel ou Ramzy, on peut jouer à l’instinct. Mettre en place ces sketchs avec les meilleurs dans le métier était un apprentissage de tous les jours. L’avantage de ne pas être identifiée dans un seul style, me permet de pouvoir passer de la comédie au drame sans problème. »

Jamais en panne d’inspiration, Bérangère Mc Neese est en production de son 1er long métrage et prépare « une histoire à elle » avec des personnages qui la touchent. Dans son film, elle explore la vie initiatique d’une jeune adolescente qui se retrouve à vivre en communauté avec des personnages féminins du monde de la nuit qui la fascinent.  « Ils ont tous une part de gris qui me plait. Ils ne sont pas manichéens et nous ressemblent ainsi. C’est stressant. Un film est un bateau dont on est censé être le capitaine pendant une longue période avec une vision. »

 

Yassir Guelzim

Yassir GUELZIM

Journaliste Print et web au Courrier de l'Atlas depuis 2017. Réalisateur de documentaires pour France 5.