TotalEnergies sponsor de la CAN, un « partenariat toxique » selon Greenpeace

 TotalEnergies sponsor de la CAN, un « partenariat toxique » selon Greenpeace

Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Le sponsoring de TotalEnergies pour la CAN, une « opération de greenwashing » que dénonce et combat l’ONG Greenpeace.

 

« Total transforme la CAN, célébration de l’unité africaine, en une grotesque opération de greenwashing » s’indigne Thandile Chinyavanhu, responsable de la campagne Pétrole et gaz de Greenpeace Afrique (15 janvier).

Ce week-end (13 janvier), le coup d’envoi de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football a été donné en Côte d’Ivoire. Pour Greenpeace, cette grande fête du football africain est ternie par un sponsor très embarrassant : TotalEnergies.

Thandile Chinyavanhu fustige un sponsor néfaste pour l’environnement en Afrique : « Les énergies fossiles, qui sont le moteur d’entreprises comme TotalEnergies, empoisonnent les poumons des athlètes africains et des supporters de football ».

En « première ligne »

Pour dénoncer ce sponsor, Greenpeace Afrique s’est associé au collectif Kick Polluters Out, qui milite notamment pour que les « gros pollueurs » ne soient pas parties prenantes de l’élaboration des politiques climatiques.

De leur collaboration sont nées deux vidéos, dont un journal rappé réalisé par deux rappeurs sénégalais Xuman et Keyti. Ces derniers y commentent un match entre « Oil United » et « Green Team ». L’occasion de rappeler les dégâts causés par les énergies fossiles sur le climat.

Edina Ifticène, chargée de campagne Énergies fossiles à Greenpeace France, insiste : « ce sponsoring est d’autant plus indécent que le continent africain est en première ligne face aux effets dévastateurs du changement climatique, pour lesquels l’industrie fossile porte une très lourde responsabilité ».

Eliminer les énergies fossiles

Le partenariat entre la CAN et TotalEnergies est d’autant plus mal venu pour Greenpeace, que les différentes rencontres pour fixer les objectifs climatiques mondiaux visent à se passer des énergies fossiles.

Le 30 novembre dernier, la COP28 s’ouvrait à Dubaï (Emirats arabes unis) et faisait de la question de la réduction des combustibles fossiles, un élément central. Un an plus tôt, lors de la COP27 à Charm El-Cheikh (Egypte), pour limiter le réchauffement l’OMS émettait l’idée d’un traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

L’organisation veut investir dans les énergies propres et « éliminer progressivement le charbon et les autres combustibles fossiles nocifs ».

Charly Célinain