Besançon : Un boulanger dénonce l’expulsion de son employé guinéen

 Besançon : Un boulanger dénonce l’expulsion de son employé guinéen

Illustration – Thierry ZOCCOLAN / AFP

Inscrit à un centre de formation et embauché par un boulanger, un apprenti guinéen est pourtant menacé d’expulsion. Son patron envisage une grève de la faim.

 

Un employeur prêt à tout pour garder son apprenti. Un boulanger de la ville de Besançon a annoncé qu’il entamerait une grève de la faim le jour de l’Epiphanie, le 6 janvier, pour protester contre la décision de l’administration française d’expulser son ouvrier âgé de 18 ans.

En effet, son apprenti est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire. Originaire de la Guinée, ce dernier ne possédait pas de titre de séjour et n’était donc pas dans la capacité de travailler en France.

Raisons administratives

Le boulanger tente de mobiliser l’opinion, par le biais des medias, en expliquant qu’il est difficile de trouver un bon apprenti, que cela prend du temps de former quelqu’un. « Je suis très déçu de le voir partir car c’est un bon gars, disponible, volontaire et qui apprend bien son métier », raconte l’employeur dans les colonnes du journal L’Est républicain. « Tous les boulangers vous le diront, former des jeunes en alternance, c’est la galère, on n’en trouve pas. Moi, je finis enfin par en faire travailler un, et je le perds pour des raisons administratives. »

Centre de formation des apprentis

Le commerçant se serait engagé à accompagner son apprenti guinéen dans sa formation, et ce jusqu’au bac professionnel. Une garantie qui pourra peut-être peser dans la balance lorsque le juge administratif se penchera sur le dossier de l’apprenti qui a déposé un recours pour contester l’obligation de quitter le territoire français.

Il était mineur lorsqu’il est arrivé en France, il a alors été pris en charge par le centre éducatif et professionnel Les Chennevières, il aurait ensuite suivi une formation au centre de formation des apprentis Hilaire de Chardonnet, à Besançon.

En attendant la décision du tribunal administratif et le coup d’envoi de sa grève de la faim, le boulanger incite ses clients à signer une pétition, qui aurait, à ce jour, recueilli plus d’une centaine de signatures.

 

Chloé Juhel