Biennale d’art contemporain de Lyon, du 14 septembre au 31 décembre 2022

 Biennale d’art contemporain de Lyon, du 14 septembre au 31 décembre 2022

L’artiste Rémie Akl s’invite pour montrer les difficultés que traverse actuellement le Liban

Créée en 1991, la Biennale d’art contemporain de Lyon a muri après plus de trente années d’existence. C’est une des plus importantes manifestations en France consacrée à l’art contemporain. Dans cette 16ème édition, le Liban est invité d’honneur.

 

Imaginée par les commissaires Sam Bardaouil et Till Fellrath comme un “manifeste de la fragilité”, la 16e édition de la Biennale d’art contemporain de Lyon propose la fragilité comme thème majeur. La fragilité comme étant intrinsèquement liée à une résistance initiée dans le passé, en prise avec le présent et capable d’affronter l’avenir. La Biennale de Lyon est également un événement important à l’échelle mondiale qui attire les artistes du monde entier et un public nombreux.

L’événement se structure autour de trois sections qui opèrent comme autant d’interrogations du thème principal. La première section, intitulée Les nombreuses vies et morts de Louise Brunet, propose une exploration de la fragilité fondée sur l’expérience d’une expérience individuelle.

Depuis ce récit individuel, la Biennale se déploie à travers une seconde section, élargissant son champ d’action avec l’exploration d’un exemple de fragilité vécue à travers une ville – celle-là même où Louise Brunet débarqua en 1838 : Beyrouth. Intitulée Beyrouth et les Golden Sixties. Cette section revisite un chapitre à la fois éblouissant et déconcertant du modernisme à Beyrouth, entre la crise libanaise de 1958 et le début de la guerre civile en 1975.

Effet de la violence sur l’activité artistique

A partir de Beyrouth, la Biennale s’étend au reste du monde pour examiner les complexités de la fragilité et de la résistance, à travers un grand nombre d’œuvres d’artistes et de créateurs connus et anonymes sur près de trois millénaires. Intitulée Un monde d’une promesse infinie, l’exposition s’affranchit du temps pour présenter une grande variété de démarches qui participent à la construction d’un patchwork fait de récits éclairant des moments de résilience face aux bouleversements sociaux, politiques et environnementaux à travers le monde.

La deuxième section de la Biennale, Beyrouth et les Golden Sixties présente donc un moment décisif dans l’histoire moderne du pays, en prenant comme point de départ la crise permanente causée par l’enchevêtrement des luttes passées et présentes. Créée spécialement pour l’exposition, une installation multimédia de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige jette une lumière crue sur les effets délétères qu’opère la violence sur l’art et l’activité artistique. L’œuvre rappelle l’importance du pouvoir de la poésie face au chaos. Grâce à un ensemble inédit d’œuvres d’art et d’archives, l’exposition, qui met à l’honneur des artistes libanais, propose de nouvelles approches sur une période charnière de l’histoire de Beyrouth. Cette ville accablée par le poids de ses ambitions et où la question du rôle de l’art face aux difficultés et à la guerre est sans cesse posée.

L’artiste, performeuse, poète, actrice et chanteuse, Rémie Akl s’invite, elle aussi, en scène pour montrer les difficultés que traverse actuellement le Liban. On la suivra dans sa quête à travers un pays où tout devient défi. Avec en toile de fond la femme dans ses tentatives d’émancipation, Rémie opère des croisements entre histoire personnelle et histoire collective.

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Toute la programmation de la Biennale : labiennaledelyon.com

 

Mishka Gharbi