Burkini dans les piscines : le Conseil d’Etat se prononce

 Burkini dans les piscines : le Conseil d’Etat se prononce

Des membres de l’Alliance citoyenne expriment leur joie suite à la délibération du conseil municipal de Grenoble, qui a permis le port du burkini dans les piscines municipales de la ville, le 16 mai 2022. JEFF PACHOUD / AFP

C’est aujourd’hui que les Sages examinent le recours déposé par Grenoble. La ville souhaite autoriser le burkini dans les piscines municipales.

 

Le 25 mai dernier, le tribunal administratif a ordonné la suspension de la décision de la municipalité. Une décision qui fait suite au dépôt par le préfet de l’Isère d’un « déféré laïcité » visant l’article 10 du nouveau règlement des piscines de Grenoble, autorisant l’usage de maillots de bains de type burkini.

Les juges ont estimé que l’article en cause permettrait aux usagers de déroger « à la règle générale d’obligation de porter des tenues ajustées près du corps pour permettre à certains usagers de s’affranchir de cette règle dans un but religieux », et que ses auteurs avaient par là-même « gravement porté atteinte au principe de neutralité du service public ».

Une décision aussitôt saluée par Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur évoquant une « excellente nouvelle », permise « grâce aux outils » de la loi contre le « séparatisme » du 24 août 2021. Réaction opposée évidemment du côté du maire écologiste de Grenoble. Eric Piolle a décidé de faire appel de la suspension devant le Conseil d’Etat. C’est donc cette décision qui est attendue aujourd’hui.

Une future loi ?

Le 16 mai, le conseil municipal de Grenoble avait voté un nouveau règlement dans les piscines municipales, ouvrant la porte au burkini mais aussi à la baignade seins nus pour les femmes et aux maillots anti-UV pour tous.

La droite et l’extrême droite avaient alors demandé davantage d’« encadrement » du port du burkini via une loi, Marine Le Pen parlant d’un « habit de propagande islamiste » pour lequel les députés du Rassemblement national « proposeront une loi pour l’interdire définitivement ».

Le patron des députés LR, Christian Jacob, avait plaidé pour « encadrer par la loi » le port du burkini. Du côté de la majorité, le député Pierre-Yves Bournazel (Horizons), avait considéré que « le burkini n’est pas la meilleure promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes ».

 

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Chloé Juhel