Cour Pénale Internationale : des sanctions qui font polémique

 Cour Pénale Internationale : des sanctions qui font polémique

Un nombre record de 52 pays témoignera devant la Cour internationale de justice sur les implications juridiques de l’occupation par Israël des territoires palestiniens.

Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a annoncé au début du mois dernier  lors d’une conférence de presse, que l’administration américaine a introduit sur liste noire, aux côtés des narco-trafiquants et des terroristes, deux personnalités éminentes de la Cour Pénale Internationale (CPI). À l’heure actuelle, l’Union africaine n’a toujours pas exprimé sa position.

Les deux personnes visées sont la procureure gambienne Fatou Bensouda et du lesothonien Phakiso Mochochoko, directeur de la division de la compétence, de la complémentarité et de la coopération de cette même Cour à La Haye. En faisant cette annonce, Mike Pompeo ne s’est pas empêché de dire « Nous ne resterons pas les bras croisés, tandis que nos concitoyens sont menacés par une cour de kangourous ». Les sanctions prononcées, autorisées par décret du président Donald Trump, concernent le gel des éventuels avoirs américains de ces personnes et l’interdiction d’entrer aux Etats-Unis. 

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Questionnements autour de la CPI

La motivation de cette décision américaine est l’ouverture d’une enquête, autorisée par la procureure Fatou Bensouda, relative aux crimes de guerre et des crimes contre l’humanité perpétrés en Afghanistan et qui risque de mettre en cause l’armée américaine. Le 3 septembre, la Cour Pénale Internationale a publié un communiqué condamnant des « attaques graves et sans précédent visant une institution judiciaire internationale ». 

Nombre d’observateurs sont inquiets des répercussions d’une telle décision inédite sur le fonctionnement et l’indépendance de la Cour Pénale Internationale. D’autres ont qualifié cette riposte de raciste à l’encontre des deux personnalités de l’Afrique noire. D’ores et déjà, 67 Etats ont signé une déclaration commune condamnant cette décision. Pour le moment, l’Union Africaine n’a pas exprimé sa position. 

Une question légitime s’impose : quel sera le devenir de la CPI ?

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Malika El Kettani