Covid-19 : faire des vaccins des biens publics mondiaux

 Covid-19 : faire des vaccins des biens publics mondiaux

Incinération des morts du COVID-19 dans une carrière de granit désaffectée à Bengaluru, en Inde, le 30 avril 2021. ABHISHEK CHINNAPPA / GETTY IMAGES / AFP

Alors que la pandémie de Covid-19 continue de faire des victimes, notamment en Inde, des voix s’élèvent en faveur de la levée des brevets et pour un vaccin accessible à tous.

 

Sondage

« Il est temps de lever les règles de propriété intellectuelle, d’accélérer la production et de faire passer la vie des gens avant les profits. Il est temps de mettre en place un vaccin universel » déclarait Anna Mariott, directrice des politiques à Oxfam. Un discours qui semble avoir une résonance au niveau mondial si l’on  en croit un sondage de la People’s Vaccine Alliance.

Dans les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), 70 % de la population en moyenne (63% en France) souhaite que le gouvernement veille à ce que le savoir-faire en matière de vaccins soit partagé.

La parution de ce sondage coïncidait avec la première réunion en présentiel, depuis deux ans, des ministres des Affaires étrangères du G7, à Londres (4 mai).

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Levée des brevets

Selon Amnesty international, si plus d’une centaine de pays se sont prononcés en faveur d’une levée temporaire des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre le Covid-19 à l’OMC, certains, des plus influents, restent contre. Etats-Unis, Royaume-Uni et certains pays de l’Union Européenne, entre autres, bloquent toujours le processus.

Heidi Chow, responsable principale des campagnes et des politiques à l’ONG Global Justice Now, met en cause directement le monopole de l’industrie pharmaceutique sur des vaccins « développés en grande partie avec des fonds publics ». « Ces vaccins sont un bien public mondial qui doit être accessible à toutes et à tous, en tout lieu » explique cette dernière.

Toujours selon Amnesty international, 97 % du financement du vaccin Oxford/AstraZeneca proviendrait de sources publiques.

Risque mondial

Le 29 mai dernier, le Groupement d’accès aux technologies contre la Covid-19 (C-TAP) était mis en place, suite l’appel à la solidarité lancé par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Quasiment un an plus tard, Amnesty international rappelle qu’aucune des sociétés qui ont mis au point un vaccin efficace n’a rejoint le C-TAP. L’ONG alerte sur la nécessité de mettre en œuvre une solution mondiale contre le Covid-19, relayant une mise en garde « d’épidémiologistes de renommée mondiale » : « la propagation continue du virus risque de permettre à des souches de Covid-19 résistantes aux vaccins de rendre les vaccins actuels inefficaces d’ici un an ».

 

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Charly Célinain