Covid-19 : mésinformation et liberté d’expression menacée

 Covid-19 : mésinformation et liberté d’expression menacée

Odd ANDERSEN / AFP

La liberté d’expression est dangereusement malmenée avec la pandémie de Covid-19. C’est ce que révèle un nouveau rapport d’Amnesty International.

 

Mésinformation

Censure, sanctions, les actions des gouvernements dans le monde, pour répondre à la pandémie de Covid-19, menacent la liberté d’expression et réduisent « la qualité de l’information parvenant aux citoyens ».

C’est ce qui ressort du rapport d’Amnesty International intitulé « Parole muselée et mésinformation » (19 octobre). « En pleine pandémie, des journalistes et des professionnel·le·s de santé ont été réduits au silence et emprisonnés. De ce fait, des personnes n’ont pas pu accéder aux informations sur le COVID-19, notamment sur la manière de se protéger et de protéger leurs communautés » précise Rajat Khosla, directeur des recherches, du plaidoyer et de la politique à Amnesty International.

Chine

Le rapport s’attarde notamment sur les actions du gouvernement chinois. Si ce dernier a habituellement un contrôle très strict de l’information et de la liberté d’expression, la pandémie a révélé des comportements problématiques.

Dès décembre 2019, professionnels de santé et journalistes alertaient sur la propagation d’un virus « inconnu ». Selon le rapport, le gouvernement chinois a sciemment tenté de les réduire au silence : « En février 2020, 5 511 enquêtes pénales avaient été ouvertes contre des personnes ayant publié des informations sur l’épidémie pour « invention et diffusion délibérée d’informations erronées et nuisibles » ».

Réseaux sociaux

Les réseaux sociaux auraient facilité « la diffusion rapide de la mésinformation autour de la pandémie de COVID-19 » selon le rapport d’Amnesty, pointant ainsi le rôle de ces plateformes.

Celles-ci ont la main mise sur les contenus qui sont mis en avant à l’attention des utilisateurs, or l’ONG les accuse de ne pas faire « preuve de la diligence requise afin d’empêcher la diffusion d’informations fausses ou trompeuses ». « Les États et les entreprises qui gèrent les réseaux sociaux doivent veiller à ce que la population ait librement accès à des informations exactes et fondées sur des éléments factuels, en temps utile – une mesure cruciale pour limiter la réticence à la vaccination induite par la mésinformation », a déclaré Rajat Khosla.

Pour l’ONG, la mésinformation au niveau mondial est préjudiciable à l’acceptation de la vaccination par tous. Amnesty International souligne le fait que seuls 2,5 % des habitants des pays à faible revenu ont reçu au moins une dose.

Insuffisant pour combattre la pandémie à l’échelle internationale. L’ONG appelle les gouvernements à combattre la mésinformation et à fournir 2 milliards de doses de vaccin aux pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire inférieur.

 

Charly Célinain