Democracy Index 2020 : la région MENA encore dominée par des régimes autoritaires

 Democracy Index 2020 : la région MENA encore dominée par des régimes autoritaires

Les régressions les plus marquées en matière de liberté ont eu lieu dans les régimes autoritaires, selon le Democracy Index 2020

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord restent dominés par des « régimes autoritaires ». Seuls 4 des 20 pays couverts par le Democracy Index sont classés dans une catégorie supérieure. Une situation qui n’est pas récente et montre peu de signes encourageants. L’Algérie, un temps passé dans la catégorie des « régimes hybrides », est retombée dans la pire catégorie du classement.

L’année 2020 a vu un recul global des libertés dans le monde, notamment dans certaines vieilles démocraties. La France a ainsi perdu son statut de « démocratie à part entière » dans la dernière édition du Democracy Index (article en anglais) rendue public mercredi. Cette étude du groupe britannique The Economist classe les pays en fonction de cinq catégories d’évaluation. Au total, 60 critères sont évalués pour attribuer une note sur 10.

Les régressions « les plus marquées ont eu lieu dans les régimes autoritaires » analysent les auteurs de l’étude. Les autorités y ont « profité de l’urgence sanitaire (…) pour persécuter et faire taire les voix dissidentes et les opposants politiques », ajoutent-ils.

La situation est particulièrement mauvaise au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. La région MENA reste la « moins bien classée de toutes les régions couvertes » le Democracy Index, rappelle The Economist. Elle regroupe ainsi 7 des 20 pays ayant les pires notes du classement.

 

Fin de l’embellie algérienne

Certains pays tirent toutefois leur épingle du jeu : le Liban (4,16), le Maroc (5,04), la Tunisie (6,59) et Israël (7,84). Les deux premiers font partie des « régimes hybrides », alors que les deux derniers sont classés comme « démocraties imparfaites ».

Au Maghreb, seuls la Tunisie et le Maroc obtiennent la moyenne. Les deux bons élèves consolident leurs gains de la dernière décennie. Le Royaume chérifien est ainsi passé de 3,79 en 2010 à 5,04 en 2020. La progression de la Tunisie est encore plus marquée, puisqu’elle a plus que doublé son score (2,79 en 2010 à 6,59 en 2020). Le pays du jasmin connaît cependant une relative stagnation depuis le pic atteint en 2015 à 6,72.

L’Algérie, avec une note de 3,77, retrouve la catégorie des régimes autoritaires et se classe derrière la Mauritanie (3,92). L’embellie algérienne de 2019 (4,01/10) « était le résultat direct du mouvement de protestation Hirak », explique l’étude. Mais, la répression qui a caractérisé la première année de l’ère Abdelmadjid Tebboune, a fait déchanter nombre d’Algériens.

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Pire moyenne mondiale depuis la création de l’indice

Avec un résultat mondial de 5,37, c’est « la pire moyenne mondiale depuis la création de l’indice en 2006 ». La plus forte baisse concerne le Mali tandis que Taïwan enregistre de son côté la plus forte hausse.

Le pays le moins bien classé en 2020 est la Corée du Nord, avec un indice de démocratie de 1,08, classée parmi les « régimes autoritaires ».

 

Rached Cherif