Aziz Bouderbala, fier de ses lions

 Aziz Bouderbala, fier de ses lions

crédit photo : Farouk Batiche ; Jorge Duran/AFP


MAGAZINE DECEMBRE 2017


Il a connu la ferveur des stades lors du Mondial de 1986 au Mexique. L’ancien attaquant vedette des Lions de l’Atlas, devenu directeur sportif de l’équipe nationale, retrouve ses frissons avec la qualification du Maroc à la Coupe du monde 2018. 


L’équipe nationale marocaine, qualifiée pour le Mondial 2018 en battant la Côte d’Ivoire 2-0 le 11 novembre, Aziz Bouderbala la compare à celle qu’il a connue pendant la Coupe du monde 1986, au Mexique. “Les joueurs ont le même état d’esprit que nous à l’époque. On avait réussi à passer au deuxième tour devant l’Angleterre, la Pologne et le Portugal (un match remporté 3-1, ndlr). Le Maroc était sorti premier de son groupe. Aujourd’hui, je ressens la même envie, la même volonté d’aller le plus loin possible”, s’enthousiasme le joueur, devenu directeur sportif de la formation.


 


Des figures du football marocain


La présence de ce joueur légendaire, connu pour ses dribbles et ses accélérations, n’est peut-être pas pour rien dans la motivation des troupes. Ni d’ailleurs celle de Mustapha Hadji, (Ballon d’or africain en 1998, ndlr) en tant qu’entraîneur adjoint. Ces cadres, les Lions actuels les ont admirés lorsqu’ils étaient enfants. Les plus jeunes regardent leurs vidéos sur YouTube. “On a souvent des discussions sur l’équipe nationale des années 1970-1980, et sur notre participation à la Coupe du monde et la Coupe d’Afrique. Notre présence leur donne de la maturité et de la confiance, l’envie de réaliser ce qu’ont réussi les anciens.” Et pourquoi pas, d’aller plus loin…


Le Maroc n’a pas participé à une Coupe du monde depuis vingt ans, depuis une défaite cruelle, en France, en 1998. Tombés dans le groupe du Brésil, Les Lions de l’Atlas finissent à la troisième place, à un point de la Norvège, vainqueur de la Seleçao, et après avoir battu l’Ecosse 3 à 0 lors de leur dernier match.


Dans cette campagne 2017, le Royaume n’a encaissé aucun but et a décroché son ticket pour le Mondial “avec la manière”, en s’imposant face au Mali (6-0) et au Gabon (4-0). Le dernier match contre la Côte d’Ivoire (2-0), le 11 novembre, a couronné un parcours durant lequel les joueurs “ne se sont pas contentés du minimum”, insiste Aziz Bouderbala.



Une année de défis


Pour se préparer à la grande échéance de 2018, en Russie, les footballeurs marocains devraient notamment affronter en match amical l’Argentine de Lionel Messi, en mars prochain. Un défi qu’ils attendent avec impatience, fort de leur esprit de groupe solide, instauré par le sélectionneur Hervé Renard, lequel a “injecté quelque chose de particulier dans cette équipe”, estime l’ancien attaquant marocain. Le Maroc est aujourd’hui l’une des formations les plus fortes du continent africain et Aziz Bouderbala place beaucoup d’espoir dans cette génération qui va, selon lui, “tirer le bateau pendant des années”.


Cette semaine de novembre 2017 restera en tout cas dans l’histoire du football marocain… et dans celle d’Aziz Bouderbala. En plus de s’être qualifié pour la Coupe du monde, le Maroc a remporté la Ligue des champions d’Afrique. L’ancien attaquant évoque aussi avec émotion la victoire, le 4 novembre dernier, de son club, le Wydad Casablanca – où il a évolué de 1970 à 1984, puis de 1995 à 1997 –, face aux Egyptiens d’Al Ahly. Un succès que les supporters attendaient, eux aussi, depuis vingt-cinq ans. C’est décidément l’année du football marocain.


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