Fabien Azoulay va être transféré en France après 4 ans de détention difficile en Turquie

 Fabien Azoulay va être transféré en France après 4 ans de détention difficile en Turquie

Fabien Azoulay détenu dans les geôles turques depuis 2017 en Turquie et condamné à 16 ans de prison a été libéré et remis à la France pour y finir de purger sa peine. Famille Azoulay / AFP

C’est un soulagement pour Fabien Azoulay et sa famille. Ce Français de 43 ans, détenu dans des conditions très difficiles depuis septembre 2017 en Turquie et condamné à seize ans de prison pour détention de stupéfiants, a été libéré par les autorités turques et remis à la France ce mardi 17 août pour y finir de purger sa peine.

 

« Nous sommes heureux d’annoncer que Fabien Azoulay, détenu en Turquie depuis quatre ans, sera aujourd’hui transféré en France. C’est l’aboutissement d’un long combat dans lequel la mobilisation de l’opinion publique a été décisive », écrivent ses avocats dans un communiqué que Le Courrier de l’Atlas a pu consulter.

Fabien Azoulay, installé à New York et disposant de la double nationalité franco-américaine, avait profité d’une halte à Istanbul, où il devait subir une greffe de cheveux, pour commander via Internet une bouteille de GBL.

Quelques mois plus tôt, ce solvant détourné en désinhibant mêlé à des cocktails avait été classé comme stupéfiant, donc interdit, par la Turquie, ce que, selon ses avocats et sa famille, le jeune homme ignorait. Il avait été arrêté par la police stambouliote au moment de la livraison à son hôtel en septembre 2017.

Le 27 février 2018, au terme de vingt minutes de procès, la cour d’assises d’Istanbul l’avait condamné à 16 ans et 8 mois de prison pour trafic. En avril dernier, ses avocats avaient évoqué pour la première fois publiquement le cas de leur client, assurant qu’il avait été « victime de violences aggravées commises par un codétenu », qui lui avait infligé en 2018 « des brûlures en raison de son homosexualité et de son appartenance à la religion juive ». « Il subit des intimidations, ses codétenus le somment de se convertir à l’islam et de faire cinq prières par jour », ajoutait maître Montenot.

« Je ne me vois pas rester ici pendant seize ans et huit mois ». « Je prie et je pleure chaque jour pour qu’un miracle se produise. Je ne me vois pas rester ici pendant seize ans et huit mois », avait écrit le prisonnier dans les lettres envoyées à sa famille, depuis la prison de Giresun, dans le nord-est de la Turquie, selon France 24. « Nous sommes si nombreux. La nuit, pour aller aux toilettes, il faut piétiner ceux qui dorment. Quand ils se font réveiller, ils piquent des crises et ne savent répondre que par la violence », racontait-il également.

Une pétition, lancée il y a quatre mois par son comité de soutien, adressée au président de la République, Emmanuel Macron, avait recueilli 120 178 signatures. A la mi-juin, lors du sommet de l’OTAN à Bruxelles, Emmanuel Macron avait évoqué le cas de M. Azoulay avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, assurant à l’époque que « les conditions d’un transfèrement rapide avançaient ».

« Dès son arrivée sur le territoire français, nous saisirons la juridiction compétente en vue d’une prochaine remise en liberté de Fabien Azoulay », ont annoncé les avocats, qui ont l’intention de déposer une requête afin d’adapter sa peine et de la ramener à cinq ans de prison, comme le prévoit le code pénal français pour cette infraction.

 

Nadir Dendoune