Commémoration de la mort de Malik Oussekine

 Commémoration de la mort de Malik Oussekine

Malik Oussekine, étudiant marocain à Paris, mort au quartier latin en marge d’une manifestation étudiante, victime de violences policières dans la nuit du 05 au 06 décembre 1986. Les obsèques se déroulaient le 20 décembre 1986 au cimetière du Père Lachaise à Paris. PIERRE MARCEL / AFP

C’était il y a 35 ans. Une bavure policière qui a marqué toute une génération. Malik Oussekine, un étudiant marocain est mort sous les coups des pelotons voltigeurs.

 

Dans les rues, ce jour-là, à Paris, il y a des manifestations contre les lois Devaquet. La police réprime violemment les étudiants mobilisés. Le soir, la répression se poursuit. Les policiers, à moto et munis de matraques, ont pour mission de « nettoyer les rues » des « casseurs ».

Malik Oussekine, lui, sort d’un club de jazz, dans le quartier latin. Il est pris à partie par ces pelotons voltigeurs, il se met à courir. Ils le poursuivent jusque dans un hall d’immeuble, au 20 rue Monsieur Le Prince, dans le 6e arrondissement de Paris, où l’étudiant marocain tentait de se réfugier. Ils le frappent à de nombreuses reprises, puis le laissent pour mort.

Il sera transporté à l’hôpital Cochin et décèdera dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986, des suites de ces graves blessures.

2 et 5 ans de prison avec sursis

Ce corps de police, les pelotons voltigeurs, est par la suite dissout. Les lois Devaquet sont retirées. Le ministre a démissionné. Les deux policiers qui ont frappé à mort Malik Oussekine comparaîtront pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner » devant la cour d’assises de Paris en 1990. Ils ont été condamnés à deux et cinq ans de prison avec sursis, pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

La venue du printemps

Malik Oussekine a été inhumé au Père Lachaise. Aujourd’hui, sur sa tombe, demeure cette banderole : « Ils pourront couper toutes les fleurs, ils n’empêcheront pas la venue du printemps ». Cet étudiant marocain est, depuis 35 ans maintenant, devenu le symbole des violences policières.

On a appris il y a quelques jours que la chaîne américaine Disney+ va adapter son histoire en une série composée de quatre épisodes. Elle sera simplement intitulée « Oussekine ».

 

Chloé Juhel