Féminicides : 102 victimes en 2020, de nouvelles mesures annoncées

 Féminicides : 102 victimes en 2020, de nouvelles mesures annoncées

France, Paris, 2021-06-25. Une grande marche contre les féminicides et l’inaction du gouvernement est organisé dans les rues de Paris. SERGE TENANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS via AFP

102 femmes tuées en 2020. C’est le chiffre des féminicides annoncé par le ministère de l’Intérieur qui prévoit une nouvelle série de mesures.

 

102

Hier (1er août), le ministère de l’Intérieur annonçait que 102 femmes avaient péri sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint.

Si ce chiffre est en très nette baisse par rapport à l’année 2019, durant laquelle 149 femmes avaient perdu la vie dans les mêmes conditions, dans une interview au Parisien, Gérald Darmanin indique que l’on compte encore plus de 400 000 interventions pour des violences intra-familiales en 2020, soit 45 interventions par heure.

Au 10 juin 2021, soit environ la moitié de l’année, le nombre des féminicides atteignait déjà 51 victimes.

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Mesures

Pour enrayer et, à terme, mettre fin à ces féminicides, le ministre de l’Intérieur a annoncé une nouvelle série de mesures. Parmi elles, la priorisation des plaintes pour violences conjugales, avec l’objectif que chaque constatation se transforme « en plainte ou en signalement à la justice ».

Autre objectif, proscrire les « mains courantes » car leur but n’est pas d’engager une poursuite judiciaire. En outre, Gérald Darmanin a annoncé la mise en place, sans en préciser la date, d’un « officier spécialisé dans ces violences » dans chaque commissariat et chaque brigade de gendarmerie.

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Quelle efficacité ?

La dernière série de mesures annoncées pour combattre les féminicides date du 9 juin dernier. Sous pression suite à l’assassinat de Chahinez Daoud le 4 mai, le gouvernement annonçait déjà une série de six mesures. Parmi celles-ci, la mise à disposition des juridictions de 3 000 « téléphones grave danger » d’ici 2022, soit 65% de plus qu’aujourd’hui.

Le gouvernement prévoyait également de renforcer le recours aux bracelets anti-rapprochement. Sur les 1 000 bracelets à disposition, au 8 juin, les magistrats ont prononcé le port de 147 bracelets, dont 96 sont actifs.

Les nouvelles mesures annoncées par le ministère de l’Intérieur viendront donc s’ajouter aux mesures du mois de juin, jugées à l’époque insuffisantes par les militantes engagées contre les violences faites aux femmes.

 

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Charly Célinain