Baraka City : Critiquée pour son silence, Belkacem s’explique

 Baraka City : Critiquée pour son silence, Belkacem s’explique

La ministre explique ne pas avoir voulu « donner une valeur » aux propos du responsable de l’association. Alain Jocard/AFP


 


Najat Vallaud-Belkacem a été vivement critiquée pour avoir réagi a minima dimanche à des déclarations d'un dirigeant d'ONG musulmane sur les rapports homme-femme et le groupe État islamique. Visiblement mal à l’aise sur le moment, l'ancienne ministre du Droit des femmes s'est expliquée mardi dans le Parisien, disant ne pas avoir voulu « donner une valeur à sa parole ».


 


Petit jeu nauséabond


La ministre de l'Éducation a été très critiquée sur les réseaux sociaux pour ne pas avoir réagi plus vivement, sur le plateau de l'émission de Canal+ « Le supplément », aux propos du fondateur de Baraka City, Idriss Sihamedi, qui ne « serre pas la main aux femmes » et s'est montré louvoyant sur la question de savoir s'il condamnait l'EI.


« Mon premier mouvement, quand on m'a demandé si je souhaitais poursuivre la discussion, a été de répondre "non" sèchement. Car je refuse de me prêter à ce petit jeu nauséabond consistant à inviter des gens infréquentables pour faire du buzz », explique-t-elle dans Le Parisien. « Aurais-je dû m'engager dans un débat avec cet individu, aller au clash dans les 30 secondes » qui « m'étaient offertes à la fin de son interview (….) ? Non, car cela aurait été reconnaître une valeur à sa parole », estime-t-elle.


 


Malaise sur le plateau


Dimanche, Idriss Sihamedi avait notamment dit sur le plateau « c'est pas qu'on condamne pas l'État islamique, c'est qu'on essaie d'avoir une certaine pédagogie pour essayer de discuter avec les jeunes et pour leur faire comprendre qu'il y a une alternative qui est bien, qui est pacifique, qu'on peut trouver au Togo ou en France ».


Devant l'insistance de l'intervieweur, il avait ajouté : « d'une manière plus générale et très humaine, l'organisation humanitaire Baraka City condamne toutes les exactions qui soient commises par des groupes armés, par des gouvernements, par des juntes. S'ils tuent des gens, s'ils brûlent des gens dans des cages, etc., je vais pas vous dire “oui”. S'ils tirent sur des femmes enceintes, je ne vais pas vous dire “non je ne condamne pas” ».


À la question de savoir si elle voulait réagir, la ministre avait rétorqué : « Non. Plus exactement si je devais réagir, parce que je ne connais pas bien l'association, je dirais qu'il faut distinguer deux choses, la situation de Moussa », membre de l'ONG emprisonné au Bangladesh, qui « en tant que Français, “a droit à une aide et à une protection qui lui est apportée par l'ambassade. Et puis pour le reste, je crois que c'est une association qui porte une façon de voir les choses qui n'est pas la mienne, à laquelle je ne souscris pas et qui me met aussi mal à l'aise sur votre plateau, honnêtement, et donc je ne rajouterai rien”.


 


Rached Cherif


(Avec AFP)

Rached Cherif