Migrants : Les associations se dressent contre l’évacuation du lycée Jean Jaurès (Paris 19)

 Migrants : Les associations se dressent contre l’évacuation du lycée Jean Jaurès (Paris 19)

300 migrant occupant le lycée Jean Jaurès (Paris 19) depuis la nuit du 21-22 avril 2016. Sur décision du tribunal administratif de Paris


 


C'est donc aujourd'hui à 20h15 que prendra effet l'ordonnance d'expulsion des migrants occupant le lycée Jean Jaurès (Paris 19) depuis le 21 avril. Contestant la décision du tribunal administratif, de nombreuses associations de soutien des migrants appellent à un rassemblement ce soir (2 mai), à 19h, devant le lycée, afin de protéger pacifiquement ces demandeurs d'asile. Une situation qui n'est pas sans rappeler ce qu'il s'était déjà passé au lycée Jean Quarré, dans le 19ème arrondissement de Paris.


 


Expulsion injustifiée ?


Saisi par le conseil régional d'Ile-de-France, le tribunal administratif rendait sa décision vendredi dernier (29 avril), ordonnant l'évacuation « sans délai » des migrants du lycée Jean Jaurès et donnant le droit à la région de « procéder à leur expulsion avec le concours de la force publique ». Une décision injustifiée selon les différents collectifs (La Chapelle Debout !, le Comité Parisien de Soutien aux Exilé.e.s, l'UD CGT PARIS, la CSP75, le GISTI, la L.D.H, la FASTI…), dont l'association Droits devant!!, indignée de cette décision « malgré l’absence totale d’arguments justifiant la procédure d’urgence d’expulsionrequise par le Conseil régional d’Ile-de-France, propriétaire du lycée Jean Jaurès, malgré les preuves apportées par la défense des migrants démontrant qu’aucun projet concret n’était en cours concernant ces locaux vides et laissés à l’abandon depuis 5 ans ». Indignés mais loin d'être résignés, les collectifs appellent à un rassemblement devant le lycée Jean Jaurès afin d'éviter l'expulsion des 150 à 200 migrants, femmes et enfants compris.


 


Bis repetita


Après l'expulsion, la rue. Même si certains se voient offrir une solution d'hébergement, dans des centres aux conditions d'accueil précaires, beaucoup se retrouvent à la rue. Fin 2015, le 19ème connaissait quasiment la même situation. Des migrants avaient pris leur quartier dans le lycée Jean Quarré. Vraisemblablement, cette fois-ci, la région Ile-de-France ne souhaite pas voir se reproduire la situation en expulsant rapidement avant que l'occupation ne prenne trop d'ampleur. Encore une fois, ils seront mis à la rue. Encore une fois, ils n'auront d'autres choix que de rejoindre des campements de fortune qui seront démantelés deux fois par mois par les forces de l'ordre. Une situation absurde amplifiée par le démantèlement de la zone sud de la « jungle » de Calais. Eloïse, présidente du Bureau d'accueil et d'accompagnement des  migrants (BAAM) dénonçait déjà ce risque fin février : « Ils [Les migrants, ndlr]ne pourront pas passer en Allemagne puisque la Belgique a fermé ses frontières. Donc il va y avoir de nouveau des campements sur Paris. 300, 600, 800 personnes à la rue, qui seront gérées par des citoyens lambda et qui ne seront pas pris en charge par les pouvoirs publics ».


 


Il semblerait que les pouvoirs publics n'aient toujours pas de solutions pour héberger décemment les nombreux migrants. En attendant, c'est bien la société civile, indignée par une telle situation, qui est appelée à soutenir les familles de migrants, réfugiées dans le lycée Jean Jaurès. Les collectifs de soutien ont d'ores et déjà annoncé préparer une saisine du Conseil d'Etat…


 


F. Duhamel

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