« Miroirs de vies », tout sauf un recueil « de banlieue »

 « Miroirs de vies », tout sauf un recueil « de banlieue »

« Miroirs de vies »


« C’est une compilation de premiers romans. Une somme de premières fois. Un bouquet de jeunes pousses ». C’est en ces termes qu’est introduit l’ouvrage, produit lors d’ateliers d’écriture organisés par l’association « Banlieue Plus & nos quartiers ».


Ce sont des nouvelles, toutes différentes, mais qui ont ce point commun de surprendre le lecteur. Ce n’est pas de la « littérature urbaine », comme on a la désagréable habitude de l’entendre dès que les auteurs portent des noms « à consonance ».


Il s’agit simplement de quinze écrivains qui ont produit des textes qui suscitent la réflexion sur les notions d’être et de paraître. Il y a par exemple cette nouvelle de Abbès Serdoun, intitulée « Coupables », où l’on découvre que l’auteur du crime de la petite Olga n’est pas Abbelardo, comme le pensent tous les voisins, cet ancien légionnaire d’origine portugaise qui a une fâcheuse tendance à trop lever le coude.


Il y a également ce texte signé Nesrine Bouteldja et qui se nomme « Les gens heureux ». C’est l’histoire de la jeune Sarah qui va apprendre à aller au-delà des apparences et à tourner le dos à la superficialité des écrans et autres créations modernes pour mieux partir au contact des gens, notamment de Mariama, sa grand-mère qu’elle découvre au fil du récit. Cette femme va évoquer, tour à tour, la décennie noire en Algérie et Omar, son amour interdit puis perdu.


Une nouvelle sur le thème des apparences


L’association « Banlieue Plus et Nos Quartiers » a été créée en janvier 2011 par Nadir Kahia, qui est parti d'un constat : l'image souvent associée à tort à la banlieue et ses quartiers est négative. L'objectif de cette structure est donc de montrer les aspects et les approches positifs des banlieues et de ses habitants, et cela à travers l'art, la culture, l'éducation, le sport, et la citoyenneté.


La genèse du recueil « Miroirs de vies » remonte à plus de trois ans. L’association a mis en place un atelier d’écriture, suite à une rencontre-débat intitulée « La nouvelle littérature Française », en présence de Faiza Guène et Rachid Santaki.


Puis, en 2015,« Banlieue Plus et Nos Quartiers » a organisé un concours de nouvelles. La lauréate Assmaâ Rakho-Moma été récompensée par la publication d’un roman. Ainsi est sorti « Le fil de Zahwa » publié aux éditions du Lamantin en mars 2017.


Parallèlement, des séances bimensuelles d’écriture ont été organisées lors d’ateliers. Une quinzaine de participants se sont regroupés autour du journaliste Julien Wagner, qui mène les travaux du collectif.


Début 2017, les volontaires ont eu pour consigne d’écrire une nouvelle sur le thème des apparences. Pendant plusieurs mois, ils ont rédigé puis corrigé leur texte en suivant les conseils de Julien Wagner et de leur éditeur, Fabrice Guillet, des éditions du Lamantin.


Les auteurs ont, par ailleurs, choisi de céder l’intégralité de leurs droits au profit des actions solidaires de « Banlieue Plus et Nos Quartiers » qui, en plus de ces ateliers d’écriture, organise également des maraudes solidaires.


Chloé Juhel


Plus d’infos sur www.banlieueplus.fr

Chloé Juhel