Opération de testing géant lancée par le gouvernement

 Opération de testing géant lancée par le gouvernement

Myriam El Khomri


 


Une petite cinquantaine d'entreprises de plus de 1 000 salariés vont être testées par le biais de faux CV. Cette initiative du gouvernement vise à lutter contre la discrimination à l’embauche que subissent les habitants des quartiers.


 


Les chiffres sont connus : un homme supposé de culture musulmane a 4 fois moins de chances d’obtenir un entretien d’embauche qu’un homme supposé de culture catholique. Autre donnée : Quand on est jeune et qu'on vient des quartiers, on a plus de 30% de chances d'être au chômage. Alors pour lutter contre les discriminations à l’embauche, le gouvernement enverra, à une même entreprise, 2 CV, à compétences égales, dont l’un portera un nom à consonance arabe. C’est la société ISM Corum qui a été choisie pour mener à bien cette campagne. Les résultats de cette étude longue et nécessaire seront connus à la rentrée.


 


« Recruteurs de la diversité »


Le gouvernement avait annoncé cette grande campagne de lutte contre les discriminations juste après avoir, en mai dernier, définitivement jeté aux oubliettes le concept de CV anonyme. Par ailleurs, le mois dernier, Myriam El Khomri, la ministre du Travail, et Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, se sont également engagés à créer un trophée qui récompensera les « recruteurs de la diversité ». Le palmarès sera donc établi au mois de septembre prochain.


 


75 000 euros d’amende


Depuis 2000, le testing est un mode de preuve devant un tribunal. La peine maximale encourue par les personnes coupables d’un refus de vente d’un bien ou d’un service au motif d’une discrimination est de 75 000 euros d’amende et 5 ans de prison.


 


Chloé Juhel

Chloé Juhel