Un journaliste infiltre une cellule de Daech pour Spécial investigation

 Un journaliste infiltre une cellule de Daech pour Spécial investigation


 


Equipé d'une caméra cachée, un journaliste de Spécial investigation a infiltré pendant 6 mois une cellule jihadiste française, appelée « Soldats d’Allah ». Son but était de découvrir les motivations de l’organisation terroriste. Le reportage a été diffusé lundi 2 mai sur Canal +.


 


« Je suis musulman de la même génération que les tueurs du Bataclan. Je crois en Dieu, je prie parfois, mais il m’arrive de boire des coups le soir aux terrasses des cafés. Je sui celui que les hommes de Daech détestent le plus. Je suis musulman et journaliste ». Grâce à ce statut, l’homme qui ne souhaite pas révéler son identité a réussi à s’introduire pendant six mois dans un groupe de l’association terroriste.


Ce n’est pas dans les mosquées réputées pour être fréquentées par des Salafistes qu’il a réussi à atteindre les rangs de l’organisation mais sur Facebook. Cependant, ses échanges avec le groupe ne se sont pas faits directement via ce réseau, mais grâce à « Telegram », un moyen de communication que la police peine à surveiller. Il a pu suivre des soldats du prétendu Etat Islamique, discuter avec eux, être informé de leurs plans et accéder à leurs contenus. L’infiltration très risquée du journaliste a dû s’interrompre à cause d’un message de menace qu'il a reçu : « t’es cuit mec ».


 


Cinq choses que peu de gens savent


Il ne faut jamais appeler leur organisation « Daech »; pour eux c’est le mot qu’utilise l’ennemi. Ils veulent se faire appeler « Dawla » qui signifie Etat en arabe.


Les Salafistes et les Daechiens se détestent. Pour les Salafistes, les adeptes de l’organisation sont des hérétiques car ils décident à la place de Dieu de qui doit vivre ou mourir. Pour Daech, les Salafistes qu’ils appellent « Talafis », (“égarés”, en arabe) sont « des traîtres, des modérés, vendus des mécréants ». Pour eux, ils sont tellement modérés qu’ils en seraient efféminés.


La plupart des partisans de Daech sont connus des services de police. Beaucoup sont surveillés en permanence et ils le savent.


Ils pratiquent la « takia » :une ruse envers les « mécréants », pour dissimuler sa "foi".  Ils font croire alors qu'ils sont « dé-radicalisés », en se faisant raser la barbe, en mentant …


Le créateur de Telegram, Pavel Dourov, en défenseur de la liberté d’expression, ne veut pas que l’Etat accède à sa messagerie, même s’il sait que des sympathisants de Daech l’utilisent pour communiquer. Les services français ne peuvent donc pas surveiller les conversations de ces apprentis jihadistes.


Lina Badreddine

Lina Badreddine