Gaillard, Haute-Savoie. Ils brandissent les drapeaux de la France, du Maroc et de l’Algérie au sommet du Kilimandjaro

 Gaillard, Haute-Savoie. Ils brandissent les drapeaux de la France, du Maroc et de l’Algérie au sommet du Kilimandjaro

G – D : Yasine Zirar, Riad Kaddour et Elyot Balmes, sur le toit de l’Afrique, le sommet du Kilimandjaro en Tanzanie (5895 m), le 7 février 2023. Photo : DR

Sur un coup de tête et sans préparation, Riad Kaddour, Elyot Balmes et Yasine Zirar, originaires de Gaillard (74) sont arrivés au sommet du Kilimandjaro, 5895 m, le 7 février dernier, faisant la fierté de leur quartier et de leurs proches. Sur le Toit de l’Afrique, ils ont brandi fièrement les drapeaux de la France, du Maroc et de l’Algérie.

Tout commence en décembre 2022 pour ces trois amis d’enfance, tous âgés de 21 ans, alors qu’ils sont en plein road-trip en Islande. « On surfait sur les réseaux sociaux et on est tombé sur un gars sur Instagram qui parlait du Kilimandjaro. Et on a décidé la minute d’après qu’on irait gravir cette montagne », se souvient Elyot, employé à l’aéroport de Genève.

Le 10 décembre, ils sont donc de retour dans leur quartier à Gaillard, petite commune populaire de Haute-Savoie qui jouxte Annemasse et fin janvier, ils s’envolent pour la Tanzanie. « On aime faire les trucs rapidement. Comme ça, on a pas trop le temps de réfléchir », avoue Riad, propriétaire d’une boucherie. Sur place, ils rencontrent d’autres apprentis-alpinistes, « scotchés d’apprendre qu’ils n’ont fait aucune préparation » avant de venir affronter le plus haut sommet d’Afrique.

Riad et Elyot concèdent faire un peu de sport, « du foot en salle », pour les deux. Yasine, lui, pèse 120 kilos. « Mais il a un mental de guerrier », précise d’emblée Riad. « Le plus courageux, ça a été lui, confirme Elyot. Tous les deux, on pèse que 63 kilos. En montagne, ça aide d’être léger », continue-t-il.

Les premiers jours sont assez tranquilles alors les trois avancent en confiance. Le jour du sommet (15 heures pour monter et descendre) est interminable. « Parce qu’on voulait en finir vite, on s’est mis à accélérer », regrette Riad. « On a commencé à avoir des maux de tête et on a vomi. C’était vraiment difficile. On a pris cette ascension un peu à la légère », avoue Elyot. « On est parti à l’arrache », se lamente Riad.

A 5895 m, les trois amis laissent éclater leur joie, brandissant chacun un drapeau. Elyot, celui de la France, le Marocain pour Yasine et l’Algérien pour Riad. « Nous avons grandi ensemble. Nos origines sont différentes mais nous sommes des frères », appuie Elyot.

Pour Yasine, cette ascension fut un véritable chemin de croix. « Je n’ai rien lâché. Je le voulais tellement ce sommet. Ceux sur Youtube qui disent que l’ascension du Kilimandjaro est facile mentent », balance le vainqueur du Kili. Elyot lui aussi a souffert mais ne regrette pas d’être parti : « C’est important de sortir de sa zone de confort. Au quartier, on tourne trop souvent en rond ». 

La nouvelle de leur ascension improbable mais victorieuse sur le Toit de l’Afrique fait vite le tour du quartier. Beaucoup sont surpris que trois des leurs ont accompli cet exploit, tous sont fiers.

« On vit à 30 minutes de la montagne et pourtant, on connaît des tas de jeunes qui n’y vont jamais », souffle dépité Riad. « Ils pensent à tort que ce n’est pas pour eux », embraie Elyot. « Nous l’avons fait aussi pour les plus jeunes, pour leur dire que vous aussi, vous pouvez le faire », dit avec fierté Yasine.

Mission accomplie : dès l’annonce de leur prochain projet, – Riad, Elyot et Yasine ont décidé de s’attaquer au Mont-Blanc, d’autres jeunes hommes du quartier ont demandé s’ils pouvaient les accompagner… « La prochaine fois, on prendra des fruits secs », raille Riad.

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Nadir Dendoune