Gaza : nouvelle instrumentalisation de l’aide humanitaire

Des Palestiniens se rassemblent près des décombres de bâtiments détruits pour un repas collectif d’iftar, marquant la rupture du jeûne, lors du deuxième jour du mois sacré de Ramadan, dans le quartier de Tal al-Hawa, à Gaza, dans la zone d’al-Dahduh, le 2 mars 2025 (Photo par Omar AL-QATTAA / AFP)
L’annonce de la suspension de l’aide humanitaire fait craindre de nouveaux dégâts parmi la population palestinienne. Les ONG dénoncent une nouvelle instrumentalisation de l’aide.
« La décision d’Israël de suspendre l’aide à Gaza est alarmante (…) Nous ne pouvons pas revenir en arrière sur les progrès réalisés ces 42 derniers jours. Nous devons faire entrer l’aide et faire sortir les otages », réagissait dimanche (2 mars) sur X Tom Fletcher.
Le chef de l’humanitaire de l’ONU fustigeait cette décision de suspendre l’aide, annoncée ce dimanche, au lendemain de la conclusion officielle de la première phase de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. L’ONU appelle les deux parties « à faire entrer l’aide et à faire sortir les otages ».
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« Manipulation »
Hier (3 mars), les ONG faisaient part de leurs craintes suite à cette suspension de l’aide humanitaire. « Il est crucial que le cessez-le-feu, une bouée de sauvetage pour les enfants, soit maintenu et que l’aide puisse circuler librement, afin que nous puissions intensifier la réponse humanitaire », déclarait Edouard Beigbeder, directeur régional de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.
Ce dernier insistait sur les avancées faites depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, le 19 janvier. Près de 1 000 de leurs camions ont pu distribuer de l’eau potable, des fournitures médicales, des vaccins…
Toujours hier, Jean-François Corty, président de Médecins du Monde France, rappelait qu’Israël avait l’obligation de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
« La manipulation délibérée de l’aide comme tactique de pression n’est pas seulement inacceptable : c’est une violation grave du droit international humanitaire », a-t-il ajouté.
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Cessez-le-feu permanent
L’aide humanitaire doit entrer à Gaza « sans entrave », selon Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Ce dernier insistait sur l’importance de la sécurité des civils et la nécessité d’un cessez-le-feu permanent cette fois :
« Il est impératif que tous les efforts soient faits pour empêcher une reprise des hostilités, qui serait catastrophique (…) Un cessez-le-feu permanent et la libération de tous les otages sont essentiels pour prévenir une escalade et éviter des conséquences plus dévastatrices pour les civils ».