Procès des « 7 de Briançon » : solidarité réprimée

 Procès des « 7 de Briançon » : solidarité réprimée

Manifestation à Gap


Soutenus par des centaines de personnes, les « 7 de Briançon » comparaissaient hier (8 novembre) au tribunal de Gap pour avoir aidé des migrants.


Sous tension


Sept personnes ayant aidé des personnes migrantes dans les Alpes (à la suite d'une manifestation à Montgenèvre, fin avril 2018) comparaissaient devant tribunal correctionnel de Gap, le 8 novembre, encourant des peines ayant pu aller « jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende ». Plusieurs associations ont décidé de se lever et de soutenir les « 7 de Briançon », ces citoyens qui sont venus en aide à des migrants en dangers. Pour les associations, les peines encourues sont totalement disproportionnées : « Il s’agit de peines normalement réservée à la criminalité organisée ». L'ambiance générale était donc tendue au début de l'audience, hier à 8h30, devant le Palais de Justice de Gap.


Soutiens


Depuis plus de deux semaines, le Comité de soutien aux 3+4, Gisti, Anafé et La Cimade, entre autres, appelaient à soutenir les « 7 Briançon ». Que ce soit au travers d'une pétition nationale (46 167 signatures), des deux soirées de soutien (3 et 7 novembre) ou de la présence le jour même du procès, cet appel semble avoir été entendu. Pas moins de 500 à 600 personnes qui étaient massées devant le Palais de justice. Parmi eux, Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), réaffirmait l'importance d'apporter « un soutien total à ces militants ».


Délibéré en décembre


Ce n'est qu'aux alentours de 22h que Raphaël Balland, procureur de la République, termine ses réquisitions : pour le délit « d’aide à l'entrée irrégulière d'un étranger », 12 mois d’emprisonnement dont huit avec sursis requis à l’encontre de Jean-Luc Jalmain et Mathieu Burellier, assortis d’une mise à l’épreuve pour le second. Six mois d’emprisonnement avec sursis, requis contre les cinq autres prévenus. Le délibéré sera rendu le jeudi 13 décembre, annonçait un peu plus tard dans la nuit, la présidente du tribunal, Isabelle Defarge.

Charly Célinain