La contrôleure des prisons épingle encore les centres de rétention administrative

 La contrôleure des prisons épingle encore les centres de rétention administrative

Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot dans le département de Seine-et-Marne. Corinne Simon / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Dans un nouveau rapport publié aujourd’hui, la contrôleure des prisons dénonce des « atteintes graves » à la « dignité » des migrants.

Un rapport de plus qui condamne les conditions de vie dans les centres de rétention administrative (CRA). Document signé des mains de la contrôleure des prisons, Dominique Simonnot et publié aujourd’hui, le 22 juin, au Journal officiel. Ces nouvelles recommandations ont été transmises le 19 mai dernier au gouvernement.

Modifier l’approche actuelle

Dans ce rapport, on peut lire que plusieurs centres de rétention pour immigrés en situation irrégulière demeurent structurellement « attentatoires à la dignité » humaine, malgré des mises en garde répétées mais « laissées sans suite ». « Il y a urgence à modifier profondément l’approche actuelle en matière de prise en charge des étrangers placés en CRA, les centres de rétention administrative où ils sont enfermés dans l’attente de leur expulsion », a écrit la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté. L’autorité administrative indépendante cible quatre CRA : ceux de Lyon 2, du Mesnil-Amelot en région parisienne, de Metz et de Sète dans l’Hérault.

Conditions de rétention dégradées

Dominique Simonnot a notamment pris l’exemple du CRA de Lyon, ouvert en janvier 2022 et « supposé servir de modèle » pour un « CRA du futur »: « Or, l’agencement et l’organisation des lieux entraînent des atteintes graves à l’intimité, à la dignité et à la sécurité des personnes », a-t-elle souligné. L’autorité indépendante a également dénoncé des conditions de rétention dégradées, « à la fois en raison du vieillissement de locaux mal entretenus, sur-occupés (et) conçus pour de brefs séjours ».

3 000 places d’ici 2027

La France comptait 25 de ces centres en 2022, pour 1 936 places disponibles. Le gouvernement espère atteindre 3 000 places d’ici 2027 avec la construction de nouveaux CRA. 15 922 personnes en situation irrégulière ont été retenues en métropole l’an dernier, 27 643 en outre-mer.

Chloé Juhel