La Finlande veut bloquer l’arrivée de migrants

 La Finlande veut bloquer l’arrivée de migrants

Des gardes-frontières finlandais escortent des migrants à leur arrivée au poste-frontière Raja-Jooseppi vers la Russie à Inari, dans le nord de la Finlande, le 25 novembre 2023. (Photo de Emmi Korhonen / Lehtikuva / AFP) / Finland OUT

Le gouvernement conservateur finlandais a dévoilé cette semaine son projet de loi autorisant les garde-côtes à refouler des migrants.

 

C’est la réponse de Helsinki à l’afflux de demandeurs d’asile qui serait orchestré par la Russie. « De nouveaux instruments légaux sont nécessaires », a déclaré le Premier ministre finlandais, après l’arrivée l’automne dernier d’un millier de migrants sans visa en provenance du territoire russe.

Russie et Finlande partagent une frontière terrestre longue de 1 340 kilomètres et Helsinki accuse Moscou d’avoir organisé l’arrivée de ces migrants, ce que les autorités russes démentent.

L’Etat nordique a fermé sa frontière avec son grand voisin à la mi-décembre. Depuis, cette fermeture a été prolongée plusieurs fois et début avril, le gouvernement a annoncé qu’elle le serait « jusqu’à nouvel ordre ».

Refus pendant un mois

Le projet de loi a pour objectif de faire face à l’instrumentalisation de la migration, et de « contrer la pression exercée sur la Finlande », a souligné le chef du gouvernement.

Le texte prévoit en particulier que dans certaines zones frontalières, la Finlande pourrait refuser de réceptionner les demandes d’asile pendant une durée d’un mois maximum, afin d’endiguer l’arrivée de migrants sans papiers.

Seuls certains groupes de demandeurs d’asile, tels que les mineurs ou les personnes handicapées, seraient alors autorisés à déposer leur dossier dans ces zones, et ce à la discrétion des garde-côtes. Les autres seront expulsés « en premier lieu par une injonction, renforcée par la force si nécessaire », a précisé le Premier ministre.

Droits humains

Les détracteurs de ce texte de loi estiment qu’elle viole les accords internationaux et les obligations de la Finlande en matière de droits humains, inscrites dans la constitution. Pour qu’elle soit adoptée, la loi doit obtenir la majorité des votes (les cinq sixièmes) au Parlement finlandais.

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Chloé Juhel