« Le Choc des savoirs » : vers une école du tri social ?

 « Le Choc des savoirs » : vers une école du tri social ?

Manifestation à Paris, le 19/03/2024. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)

Pour les enseignants, le « Choc des savoirs » c’est toujours non ! Les syndicats restent très mobilisés contre les groupes de niveau et appellent à une grève nationale le 2 avril.

« A travers le « Choc des savoirs » (groupes de niveaux, classes prépa 2de), le gouvernement cherche à imposer un modèle d’École du collège au lycée qui vise à faire sortir de l’École publique, le plus tôt possible et à chaque étape de leur scolarité, les élèves des classes populaires », insiste, dans un communiqué (26 mars), le Snes-Fsu.

Depuis plusieurs mois, le syndicat national des enseignants du second degré, ainsi qu’une très grande partie des équipes pédagogiques se mobilisent et dénoncent cette volonté de mise en place des groupes de niveau, qui conduirait à un tri social.

Flexibilité ?

Interrogée sur LCI, le 22 mars, Nicole Belloubet (sur le choc des savoirs à 5:02), ministre de l’Education nationale, défendait les groupes de niveau, jugeant cette mesure « efficace ». Dès la rentrée, en math et en français, en 6e et en 5e, la mesure devrait être appliquée avec une certaine flexibilité laissée aux établissements.

De plus, la ministre affirme refuser le tri social et, pour éviter cet écueil, les groupes devront « pouvoir bouger au cours de l’année ». Une proposition qui se heurte à la réalité du terrain selon le Snes-Fsu :

« Derrière la promesse d’une plus grande flexibilité, ce sont en réalité des contraintes d’organisation et pédagogiques qui vont lourdement fragiliser notre liberté pédagogique et de casser la relation forte et continue avec les classes et les élèves ».

Manques de moyens

De l’aveu même de Nicole Belloubet, les moyens humains ne sont pas suffisants à l’heure actuelle : « Nous avons des difficultés à recruter certains enseignants, c’est la raison pour laquelle nous ferons un effort tout particulier dès la rentrée prochaine pour essayer d’améliorer ça et rendre le métier beaucoup plus attractif ». Mais avec quels moyens financiers ?

Selon un décret paru au JO du 22 février 2024, le budget 2024 de l’Education nationale a été amputée de près de 700 M€. Sur cette somme, 478 M€ concernaient les dépenses de personnel, ce qui équivaudrait au financement d’une dizaine de milliers d’emplois.

Le Snes-Fsu appelle donc à une grève nationale le 2 avril. Le syndicat demande l’abandon des mesures « Chocs des savoirs » mais surtout plus de moyens pour l’école publique.

 

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Charly Célinain