« Le MMA en France, un rêve de gosse », Abdel Khaznadji 

 « Le MMA en France, un rêve de gosse », Abdel Khaznadji 

MMA, jeudi 8 octobre au Palais des sports Maurice-Thorez de Vitry-sur-Seine.

Sept mois après sa légalisation, la première compétition officielle de MMA aura lieu jeudi 8 octobre au Palais des sports Maurice-Thorez de Vitry-sur-Seine. Derrière ce grand évènement se tient Abdel Khaznadji, fondateur de Obyfight en 2016 et à la tête depuis 2020 de Fight Sport Management. Interview. 

Abdel Khaznadji, fondateur de Obyfight (2016) et de Fight Sport Management (2020). Photo : DR

LCDL : La légalisation du MMA, vous la pensiez possible en France ?

Abdel Khaznadji : Honnêtement, je ne l’attendais plus. Ca en parlait puis plus rien, on avait la sensation que ça n’arriverait jamais. Et finalement les ministres des Sports, Mme Flessel d’abord puis Roxana Maracineanu qui a continué le travail derrière, ont permis que ça se concrétise. Nous sommes ravis et avec cette légalisation du MMA on a pris une nouvelle dimension. C’est un rêve de gosse.

La Fédération française de boxe a pris le MMA en main…

Oui, afin de le professionnaliser et car le MMA a une dimension business comme en boxe anglaise. En France, le sport de combat est régi sous forme associative, il y a peu de parties professionnelles, ça reste de l’associatif et de l’amateur.

Là j’ai dû prendre une licence d’organisateur professionnel, alors que d’habitude on doit s’affilier à la fédération. Ca se complique mais tant mieux, il ne faut pas qu’on rate notre transition entre le monde amateur et le monde professionnel.

Le Bellator organise son évènement le 10 octobre, certains vous ont accusé de vouloir leur couper l’herbe sous le pied.

Pas du tout. Au départ je devais le faire le 17 en Belgique, et on m’a proposé de le faire en France. Il faut savoir qu’il est très compliqué d’avoir le Palais des Sports à Vitry. J’ai pu l’avoir pour le 8 car je voulais que ça se tienne en semaine. J’ai dit banco. A aucun moment je n’ai voulu squizzer le Bellator.

Vous avez mis en place une belle fightcard pour cet évènement.

Très belle. Le MMA GrandPrix que j’ai cofondé avec Eric Konato tenait à faire un évènement homogène et à la hauteur de cette grande première.

Nous avons Mickaël Lebout qui a combattu à l’UFC, Laëtitia Blot championne de France de judo et de lutte qui débute dans le MMA, Karim Kadji champion du monde de kick boxing qui lui aussi fera ses débuts en MMA, Alioune Nahaye qui va devenir une star, Kevin Fall, Pierre Rouvière.

Et en face je peux vous assurer que ça sera de très bons combattants, ça va être une superbe soirée sur le thème France contre le reste du monde.

Racontez-nous un peu votre parcours, vous avez créé Obyfight puis Fight sport management..

En 2016 j’ai créé Obyfight, mon club à Vitry-sur-Seine qui propose une offre accessible financièrement à tous avec plus de soixante heures de cours par semaine, dispensés par des professionnels. On a un bar à protéines et une cryothérapie pour la récupération. Egalement un ostéopathe. En dehors des créneaux pour les professionnels, nous recevons les plus jeunes et les amateurs pour des cours. Rares sont les salles avec autant de policiers que de jeunes de banlieue, on a réussi à allier les deux.

Ensuite j’ai créé Fight Sport Management en 2020, une boite de gestion  qui organise des évènements (notamment au Bataclan) et fait monter des combattants. Par exemple on vient de signer Mickaël Lebout et Laëtitia Blot avec Arès pour quatre combats. Ca nous permet de créer nos propres revenus.

Mickael LEBOUT Combattant de MMA Team CROSSFIGHT.
Mickael LEBOUT ex-UFC, combattra au MMA Grand Prix jeudi 8 octobre 2020. Photo : DR

Vous avez fait monter des combattants depuis des années ?

Oui exactement, j’ai bossé comme un producteur. Je sors les budgets, les sponsors, on amène de la technique, un savoir-faire, et lorsqu’ils toucheront le graal, les marques viendront s’y intéresser. Le problème que j’ai rencontré est que les combattants sont venus chercher la lumière pour ensuite repartir la ramener sur leur club.

Aujourd’hui j’ai décidé de changer les choses, tout passe par moi et on professionnalise le truc. En signant certains de nos combattants pour plusieurs combats sur différentes organisations on touche un pourcentage. Et ils restent chez nous. A côté de ça, on fait de la préparation pour d’autres sportifs, comme des joueurs NBA. Axel Toupane ou Franck Nkitilina étaient chez nous cet été pour préparer leur reprise.

Diffusion sur l’UFC pass jeudi 8 octobre à partir de 20H – Billetterie : cliquer ici.

 

 

> Lire aussi un article sur l’événement, dans notre dernier numéro de magazine, en kiosques depuis le 1er octobre 2020

 

Jonathan Ardines