Le prix de la littérature arabe 2020 est décerné à Abdelaziz Baraka Sakin pour « Les Jango »

 Le prix de la littérature arabe 2020 est décerné à Abdelaziz Baraka Sakin pour « Les Jango »

Ce prix représente pour Abdelaziz Baraka Sakin un soutien moral et matériel dans le combat que l’écrivain mène d’un exil à un autre. FRANCESCO GATTONI / LEEMAGE VIA AFP

L’écrivain soudanais Abdelaziz Baraka Sakin reçoit le Prix de la littérature arabe 2020. Un prix créé par l’Institut du Monde Arabe et par la Fondation Jean-Luc Lagardère.

Le jury de cette 8e édition, co-présidé par Pierre Leroy, cogérant de Lagardère SCA et par Alexandre Najjar, écrivain et responsable de L’Orient littéraire. Tous deux ont  salué ce roman « surprenant de verve et de force politique ». L’auteur y mêle avec bonheur « le fantastique et l’humour dans une intrigue très habilement construite ». Le jury ayant décerné le prix se compose de spécialistes du Monde Arabe des arts et de la culture.

Jack Lang, président de l’IMA, souligne à son tour, la grande qualité de l’œuvre primée, où « le sens de l’humour et du fantastique, même au cœur de la noirceur, rejoint la grande aventure humaine et universelle ».

Abdelaziz Baraka Sakin, le soudanais succède à l’égyptien Mohammed Abdelnabi qui avait reçu le Prix de la littérature arabe en 2019, pour « La Chambre de l’araignée ». Un roman édité par Actes Sud-Sindbad.

Abdelaziz Baraka Sakin, lauréat du Prix de la littérature arabe

Le lauréat du prix littéraire, Abdelaziz Baraka Sakin, né en 1963 au Soudan, n’en est pas à son premier coup d’essai. Il avait déjà publié « Le Messie du Darfour » pour lequel il reçoit le Prix Littérature – Monde 2017.  Sakin refait surface avec « Les Jango ». Un roman d’abord paru en 2009, au Soudan où il fût immédiatement retiré de la vente. Mais pas seulement, il a été brûlé lors d’autodafés.

Réédité en 2020 en France, le roman reçoit un meilleur accueil. Abdelaziz Baraka Sakin, adulé depuis dans le Monde Arabe, vit aujourd’hui en exil en France, à Montpellier. Ce prix représente donc pour lui un soutien moral et matériel dans le combat qu’il mène d’un exil à un autre.

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« C’est un prix prestigieux que des écrivains importants comme Jabbour Douaihy ou Sinan Anton ont reçu avant moi », se félicite l’heureux élu. Il estime que son roman tombe à point nommé. « Les Jango »,  célèbre la tolérance religieuse, l’amour et l’humanité dans un monde déchiré par les conflits de toutes sortes.

Publié par les Éditions Zulma, le texte est traduit de l’arabe-soudanais par Xavier Luffin. Les Jango, pluriel de Jangawi, fait référence aux travailleurs de la terre saisonniers et nomades. Pour vous mettre au parfum, voici un extrait : « C’est là que deux vieux amis décident de poser leurs valises. La Maison de la Mère, mi-logeuse, mi-maquerelle, les accueille à bras ouverts. Et, avec elle, Wad Amouna, homme à tout faire, raffiné, véhicule des cancans locaux. Safia, mythe vivant sur laquelle courent les plus folles histoires… ». Une irrésistible invitation au voyage dans un Soudan à la fois instable, mystérieux et magique.

Mishka Gharbi