Les maires de gauche interpellent l’Etat concernant le mal-logement des familles

 Les maires de gauche interpellent l’Etat concernant le mal-logement des familles

Le ministre délégué chargé de la ville et du logement Olivier Klein (D) participe à la présentation officielle du rapport annuel 2023 sur l’état du mal-logement en France, établi par la Fondation Abbé Pierre, à la maison de la mutualité à Paris, le 1er février 2023. Michel Stoupak / NurPhoto / NurPhoto via AFP

Une vingtaine de maires de gauche prennent la parole, interpellent l’Etat sur les familles sans-abris et proposent des solutions.

Agir pour aider les familles fragilisées « susceptibles de tomber dans la grande exclusion ». Une vingtaine de maires de gauche et d’acteurs de la solidarité ont publié une tribune dans le JDD (5 février) afin d’interpeller l’Etat sur les familles sans-abris. Anne Hidalgo, maire PS de Paris, Gregory Doucet, maire EELV de Lyon, ou encore Johanna Rolland, maire PS de Nantes, font partie des signataires. C’est d’une voix commune qu’ils énumèrent sept propositions, au président de la République, dont l’objectif est d’agir à tous les niveaux pour éviter les situations de grande exclusion.

Une loi pour les places d’hébergement

Parmi les propositions faites, les maires souhaiteraient faire « adopter une loi de programmation et de planification des places d’hébergement permettant le développement de solutions adaptées à tous les publics ». Loi accompagnée d’objectifs chiffrés par territoire et, surtout, de sanctions si les objectifs ne sont pas atteints. Elles pourront être financières ou permettre la réquisition de logements vides.

Une proposition paraissant difficilement réalisable alors que, depuis mardi dernier (31 janvier), le sénat examine le projet de loi « Kasbarian-Bergé », dite « loi anti-squat », qui vise à durcir les sanctions envers les squatteurs. Seulement, le syndicat des avocats de France alertait quant à la possibilité que cette loi touche également les personnes en situation de pauvreté ou de mal-logement.

Plan d’urgence pour les familles sans solution

Paru mercredi dernier (1er février), le rapport annuel sur l’état du mal-logement en France, de la Fondation Abbé Pierre, révélait des chiffres inquiétants. « Au 19 décembre 2022, malgré le plan Grand froid, on comptait encore 4 029 personnes en familles refusées le soir même par le 115, dont 1 172 enfants et même 335 de moins de trois ans », selon le rapport.

Un sujet dont les signataires appellent à s’emparer en déployant un plan d’urgence global pour les familles et les enfants sans solution. « Plus aucun enfant ne doit s’inquiéter de savoir s’il dormira à la rue le soir même. Plus aucun enfant vivant dans un hébergement d’urgence ne doit être privé d’accès à l’éducation ». 

Les maires de gauche réclament le concours de « toutes les parties prenantes » pour « une mise en place rapide » des solutions dans cette situation d’urgence.

Les maires de gauche interpellent l'Etat concernant le mal-logement des familles
France, Paris, 31 janvier 2023. Un homme sans domicile fixe, SDF, a installé son lit devant l’hôpital Cochin. Un livre et une poupée sont posés dessus. Laure Boyer / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Charly Célinain