Liban : le pays brûle, la monnaie dégringole, les politiques discutent entre eux

 Liban : le pays brûle, la monnaie dégringole, les politiques discutent entre eux

Un Liban à l’arrêt, au bord de la famine, avec un chômage qui explose.

C’est une crise sans précédent qui secoue le Liban. La monnaie nationale a perdu 90% de sa valeur. Les Libanais sont dans la rue. Les responsables, eux, tranquillement négocient.

Sur l’ensemble du territoire, le mot d’ordre est lancé, il faut descendre dans la rue. Des manifestants bloquent les axes routiers avec des poubelles et des pneus enflammés. La colère des Libanais n’a plus de limites et pour cause ;  depuis le début de la crise à l’automne 2019, la monnaie nationale a perdu 90% de sa valeur. Conséquences directes, hausse vertigineuse des prix, y compris de première nécessité, dégringolade du pouvoir d’achat pour des centaines de milliers de Libanais.

La dévaluation de la monnaie nationale se poursuit. Le dollar est à 15 mille livres libanaises. Les Libanais n’arrivent plus à manger à leur faim. Tout est cher. « Les gens n’ont pas assez à manger. Les gens sont finis. Ils vont mourir de faim. Ils vont tomber malades », hurle un jeune manifestant.

De grandes chaines de magasins ont baissé leurs rideaux,  « jusqu’à ce que la monnaie se stabilise » ont-elles fait savoir, ne sachant plus quels prix afficher, dans un contexte financier dangereusement fluctuant.

 Plus d’1 libanais sur 2 vit sous le seuil de pauvreté

Quant au gouvernement par intérim, complètement dépassé, il ne sait plus comment faire face à la situation avec des caisses vides. Absence de leadership, pas d’objectifs clairs, les responsables ont fait savoir qu’ils arrêtent les subventions sur le carburant d’ici la fin mars. Également la suspension des aides sociales est prévue d’ici  deux à trois mois, aggravant ainsi la situation des plus démunis.

>> Lire aussi :Maroc. Acheminement d’une aide humanitaire et médicale au Liban

Désemparés et en colère, les Libanais manifestent pour faire entendre leur voix.  «Ceux qui restent chez eux sont des lâches », fustige un autre manifestant en colère qui assure ne craindre plus personne.

Se pose pour l’heure et avec acuité le problème du ravitaillement de la population. Les épiceries de proximité sont elles aussi fermées. Pareil pour les stations d’essence. Un pays à l’arrêt, au bord de la famine, avec un chômage qui explose. Selon l’ONU, plus d’1 libanais sur 2 vit sous le seuil de pauvreté.

Face à ce tableau sombre et malgré l’urgence de la situation, les partis politiques, eux, semblent inconscients. Absorbés qu’ils sont par leurs interminables marchandages. Les responsables ne parviennent toujours pas à s’entendre sur la formation d’un gouvernement. Une équipe, une fois formée, aura pour tâche difficile de stopper l’hémorragie de la Livre libanaise qui continue sa descente aux enfers entre temps.

Mishka Gharbi