Législatives 2022. « Je me maintiens parce que la candidate de la Nupes a été imposée par le haut », Azzédine Taibi, maire PC de Stains

 Législatives 2022. « Je me maintiens parce que la candidate de la Nupes a été imposée par le haut », Azzédine Taibi, maire PC de Stains

Azzédine Taibi, maire PC de Stains. Crédit photo : Nadir Dendoune

Duel fratricide dans la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis où deux communistes s’affrontent aux législatives. Malgré sa « non-investiture » par la Nupes, Azzédine Taibi, le maire communiste de Stains, sommé de faire marche arrière, a décidé de maintenir sa candidature, mécontent du choix de son parti qu’il trouve injuste. Face à Azzédine Taïbi, une autre communiste, Soumya Bourouaha, suppléante de la députée sortante Marie-Georges Buffet.

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Il y aura donc deux candidats communistes qui se présentent dans la même circonscription …

Oui et c’est regrettable. Je leur ai tendu la main pour essayer de trouver une solution afin de faire une liste commune. Je n’ai obtenu aucune réponse à ce jour.

Que se passera-t-il si Soumya Bourouaha arrive en tête à l’issue du premier tour ?

Je préfère attendre le soir du 12 juin avant de me prononcer. Ceci dit, je suis confiant quant à l’issue du premier tour.

Soumya Bourouaha semble cocher toutes les cases pour faire d’elle une parfaite candidate de la gauche réunie. Pourquoi ne pas se ranger derrière elle comme vous le demandent les instances dirigeantes du Parti communiste ?

Parce que la candidature de Soumya Bourouaha a été imposée par l’appareil du Parti communiste. Je me maintiens parce que la candidate qui va représenter la Nupes a été imposée par le haut. Et on ne peut faire ça juste parce qu’il y a eu un accord. Il y a d’abord la légitimité à représenter les habitants.

Je n’ai rien contre cette personne qui, je suis sûr, est quelqu’un de bien. Mais je regrette, Soumya Bourouaha n’a pas cette légitimité populaire. Depuis plus de 30 ans, je milite au quotidien pour améliorer le sort des habitants de ma ville. Le vote qui a désigné sa candidature a été une mascarade.

Expliquez-nous …

Tout commence avec le retrait de Zaiha Nedjar, ma première adjointe, pressentie pour être investie. Elle décide de se retirer et je précise que je n’ai rien à voir avec cette décision puisque c’est moi qui ai proposé sa candidature en premier lieu ! La place vacante, je décide alors de me lancer. D’ailleurs, depuis 2020, la députée sortante Marie-Georges Buffet m’incite à me présenter !

Le 25 avril, les quatre secrétaires de section du parti communiste de la circonscription se réunissent et décident d’un accord pour relancer la consultation auprès des militants. L’appel à candidature doit se clôturer deux jours plus tard.

Le 27 avril à 19h, je suis le seul candidat ! Inadmissible pour le parti communiste, qui au lieu d’acter mon investiture, organise une réunion le lendemain à La Courneuve et propose la candidature de Soumya Bourouaha, suppléante de la députée sortante. Un autre vote est donc organisé auquel je refuse de participer.

Selon vous, vous payez votre soutien à Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles …

Bien sûr. Clairement, certains dirigeants communistes me font payer mon soutien à Jean-Luc Mélenchon pendant la présidentielle. J’ai donné ma voix au leader insoumis et non à Fabien Roussel. Et si c’était à refaire, je ferais la même chose. J’ai voté Mélenchon par conviction. Il était hors de question que je vote pour Fabien Roussel qui n’aurait jamais dû représenter le parti communiste aux présidentielles.

J’ai adhéré au parti communiste en 1987. Mon attachement et ma loyauté à l’idéal communiste sont intacts et réels, malgré les divergences de plus en plus nombreuses que je peux avoir concernant certains sujets avec la ligne politique décidée par les instances du Parti communiste français.

En même temps, j’assume pleinement ma participation à l’Union populaire de Jean-Luc Mélenchon en tant que communiste et dont je suis le vice-président du Parlement. Certains y voient une distance, là où j’essaye de bâtir le pont entre nos deux familles politiques qui partagent le même horizon.

Je veux le dire fermement, alors que certains tâchent de feindre des différences qui ne servent que nos adversaires. Je suis conscient d’en payer le prix aujourd’hui.

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Nadir Dendoune