Maroc. Les secteurs économiques lourdement impactés par la pandémie

 Maroc. Les secteurs économiques lourdement impactés par la pandémie

L’économie marocaine devrait, connaître une récession en 2020. FADEL SENNA / AFP

L’environnement économique international défavorable devrait impacter négativement l’économie nationale. Les répercussions de la pandémie sur les principaux partenaires européens du Maroc devraient se traduire par une chute de la demande adressée au Maroc. Cette dernière, prévue à 16,2%,  devrait se rétablir en 2021 à 12,2%.

 

Selon une note du HCP (Haut-commissariat au plan) sur « la situation de l’économie nationale en 2020 et ses perspectives d’évolution en 2021 », publié le 12 juillet, l’économie nationale devrait, connaître une récession en 2020.

La première depuis plus de deux décennies, sous l’effet conjugué de la sécheresse et de la pandémie. Le secteur primaire dégagerait une valeur ajoutée en repli de 5,7%, en 2020, après avoir régressé de 4,6% en 2019.

Recul des activités non agricoles

De leur côté, les activités non agricoles devraient connaitre un net recul, de 5,3% en 2020 après une hausse de 3,7% l’année précédente.

S’agissant du secteur secondaire, il devrait enregistrer un repli de près de 6,9% en 2020 après une hausse de 3,6% en 2019. Le secteur afficherait une baisse remarquable de la valeur ajoutée. A l’exception des activités des industries chimiques et para-chimiques et du secteur minier.

De même, les activités du secteur tertiaire devraient baisser de 4,5%. Après une hausse de 3,8% en 2019.

Les secteurs du tourisme et du transport

Ces activités seraient les plus touchées. La fermeture des frontières et les mesures prises pour l’endiguement de la pandémie les a fortement impactées.

Ainsi, le produit intérieur brut devrait enregistrer une décroissance de 5,8% en 2020 au lieu d’une progression de 2,5% enregistrée en 2019. Compte tenu d’une baisse prévue de 9% des impôts et taxes sur produits nets de subventions.

Les prix intérieurs

Le fléchissement des cours des matières premières, conjugué à un recul de la demande, devrait entrainer une baisse du niveau général des prix. Ce dernier se situerait aux alentours de -0,4% au lieu d’une hausse de 1,3% l’année précédente.

Les finances publiques

La pandémie et le gel de l’activité économique nationale durant la période de confinement, devraient induire des effets néfastes sur le budget de l’Etat en termes de recettes fiscales.

Les mesures prises par le gouvernement pour limiter la propagation du virus, devraient engendrer des dépenses supplémentaires aux charges ordinaires. En conséquence, le déficit budgétaire devrait s’accentuer en 2020 pour atteindre près de 7,4% du PIB, dépassant largement le niveau atteint en moyenne annuelle entre les années 2011 et 2013, soit 6,1% du PIB.

Un recours excessif vers l’endettement

Pour couvrir ces besoins, le Maroc ferait recours aux emprunts extérieurs. Ils dépasseraient le plafond des financements extérieurs fixés par la loi des finances 2020 à 31 MMDH.

Ces conditions devraient porter l’encours de l’endettement global du trésor à 74,4% du PIB en 2020. S’ajoutant à la part de la dette extérieure garantie, la dette publique globale dépasserait le seuil de 90% du PIB. En hausse de près de dix points par rapport à un an auparavant.

En 2021, les perspectives économiques établies supposent la fin de la pandémie du Covid-19 en décembre 2020. Elles basent sur un scénario moyen de la production agricole durant la campagne 2020/2021.

Ces prévisions prennent également en considération les nouvelles tendances de l’environnement international. Notamment l’évolution des prix des matières premières et de la demande mondiale adressée au Maroc.

Mohamed El Hamraoui