Maroc. Une campagne de boycott contre la marque française Lacoste

 Maroc. Une campagne de boycott contre la marque française Lacoste

Norikazu Tateishi / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun via AFP

La marque française Lacoste fait l’objet d’une campagne de boycott au Maroc après le lancement d’une collection affichant une carte tronquée du Maroc.

La représentation de la carte du monde, où figure le Maroc tronqué du Sahara marocain, sur une nouvelle collection proposant à la vente un polo sous la référence « L.12.12 graphique planisphère », a provoqué la colère des internautes contre l’entreprise française, spécialisée dans la confection de prêt-à-porter masculin et féminin.

Plusieurs internautes marocains ont entamé une campagne de boycott contre la marque française. La délimitation en pointillé qui sépare le Maroc de son Sahara a été, ces dernières années, abandonnée par plusieurs institutions internationales, au profil d’une carte rattachant le Maroc à ses provinces du Sud.

Plusieurs commentateurs ont avancé que la carte de Lacoste qui viole la souveraineté du Maroc, n’est qu’un épisode d’une longue série d’actes hostiles français contre l’intégrité territoriale du Maroc. Cet appel au boycott de Lacoste peut coûter cher à l’image de la marque. Les appels au boycott des entreprises françaises en 2018, lancés sur les réseaux sociaux contre une filiale marocaine du groupe français Danone, avaient coûté 178 millions d’euros à Danone.

Depuis des mois, les relations franco-marocaines sont crispées, en raison notamment du durcissement de la politique française d’attribution des visas pour les ressortissants des pays du Maghreb. En septembre 2021, Paris avait décidé de réduire de moitié les permis d’entrée accordés aux Marocains, arguant de la réticence du royaume à réadmettre ses ressortissants en situation irrégulière dans l’Hexagone.

Cette mesure, qualifiée d’injustifiée par Rabat, d’humiliante par les ONG humanitaires et de « grande maladresse » dans les milieux francophones marocains, empoisonne les relations depuis un an.

L’AMDH (Association Marocaine des Droit Humains) avait même accusé la France « de suivre une politique de chantage et d’exploitation en Afrique, afin de maintenir ses intérêts économiques dans la région ». L’association avait demandé aussi le remboursement des frais payés par les demandeurs de visa.

Selon les analystes, Rabat attend de la France à reconnaître à son tour la « marocanité du Sahara », comme l’a fait l’Espagne. Les Etats-Unis ont reconnu en décembre 2020 la souveraineté marocaine sur l’ex-colonie espagnole dans le cadre d’un accord négocié par l’ex-président Donald Trump.

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Mohamed El Hamraoui