La nouvelle mesure qui pourrait léser les demandeurs d’asile

 La nouvelle mesure qui pourrait léser les demandeurs d’asile

Thomas SAMSON / AFP


Une nouvelle mesure de l'Office français de l'immigration et l'intégration (OFII) pourrait compliquer la vie quotidienne des demandeurs d'asile.


Carte bancaire


C'est donc au cœur de l'été que l'OFII a décidé d'annoncer une nouvelle mesure qui risque de compliquer un peu plus la vie quotidienne des demandeurs d'asile.


Le temps de leur procédure, ces derniers bénéficient de l'allocation des demandeurs d'asile (ADA) ainsi qu'une carte de retrait. C'est le fonctionnement de cette carte que l'OFII va changer : « À partir du 5 septembre, la carte de retrait d’espèces remise aux bénéficiaires de l’Allocation de demandeur d'asile (ADA), deviendra une carte de paiement. Elle permettra gratuitement 25 paiements, dans la limite de son solde. Au delà, il sera décompté 0,50 € par opération ». Les retraits via cette carte deviendront donc impossibles.


Les allocataires lésés


Cette décision de l'OFII, prise en pleine période estivale et sans aucune concertation des acteurs de l'asile, va compliquer la vie des allocataires selon le organismes de soutien aux demandeurs d'asile. Certaines organisations, dont France Terre d'Asile et Forum réfugiés-Cosi, ont écrit un courrier


au Directeur général des étrangers en France et au Directeur général de l’OFII afin de soulever certaines difficultés que rencontreront les allocataires avec cette nouvelle mesure :


« Cette mesure va à l’encontre du besoin de liquidité pour les actes de la vie quotidienne (achats alimentaires en marché, boulangerie, paiement à l’unité de tickets de transports, Laveries, cantines scolaires, 50 centimes demandés par certains accueils de nuits du 115, etc.) ». La LDH surenchérit : « 25 paiements par mois est beaucoup trop juste, cela revient à un seul achat par jour (hors dimanche) ».


Les structures d'accueil également touchées


Le fait que les demandeurs d'asile ne puissent utiliser qu'une carte de paiement risque de poser problème également dans les structures d'accueil et d'hébergement qui devront s'équiper en conséquence et rapidement :


« La communication de l’OFII précise que les gestionnaires devront s’équiper d’un TPE pour effectuer ces règlements. Cette obligation est de nature à engendrer des complications techniques (choix du matériel, connexion réseau des établissements, délais de livraison) qui ne pourront être résolues d’ici le 5 septembre 2019, date de mise en œuvre de cette mesure ».


Etant donné la soudaineté de cette mesure, les acteurs de l'asile espèrent pouvoir retarder sa mise en place et être inclus dans les discussions afin qu'une telle nouveauté ne lèse ni les demandeurs d'asile, ni les structures d'accueil.

Charly Célinain