Migration : la route par la Manche de plus en plus meurtrière

 Migration : la route par la Manche de plus en plus meurtrière

Une pancarte avec une citation de la poétesse somalienne Warsan Shire posée au sol, à l’occasion d’une manifestation organisée à Paris pour dénoncer les décès de migrants dans La Manche, le 24 novembre 2021. MARGUERITAT / HANS LUCAS / HANS LUCAS via AFP

Après la Méditerranée, la Manche devient de plus en plus un lieu de mort pour les personnes migrantes. Les politiques migratoires européennes sont pointées par les associations.

 

Politiques migratoires

« La Manche a été transformée en cimetière par des politiques migratoires européennes assassines », dénonce le réseau d’associations Migreurop.

Le 24 novembre dernier, une énième embarcation de personnes migrantes a coulé sur la route menant au Royaume-Uni, faisant cette fois-ci au moins 27 victimes.

Une tragédie qui, selon Migreurop, est la « conséquence directe des politiques migratoires ultrasécuritaires et racistes, menées en toute conscience depuis plusieurs décennies aux frontières européennes ».

Hypocrisie

Suite au naufrage, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, estimait que « les responsables de cette ignoble situation » étaient les passeurs et qu’il fallait les combattre.

Un discours qui ne satisfait pas le réseau d’associations, pointant « l’insupportable hypocrisie des autorités et les regrets officiels exprimés des deux côtés de la Manche ».

Via des accords, la France et le Royaume-Uni coopèrent pour bloquer la voie de migration passant par Calais puis la Manche. Barrières grillagées, clôtures bétonnées et expulsions brutales et quotidiennes des lieux de vie. Les moyens employés pour bloquer le parcours migratoire des autorités françaises sont de plus en plus répressifs et dissuasifs.

Frontex

Le naufrage du 24 novembre dernier a également entraîné des prises de décisions au niveau européen. Et notamment la volonté de créer une coopération entre l’Union européenne et le Royaume-Uni pour lutter contre le trafic migratoire.

Gérald Darmanin annonçait même, le 28 novembre, le déploiement d’un avion de l’agence européenne des frontières pour aider à mettre en échec les passeurs.

Migreurop regrette que dans toutes ces décisions, il n’y ait « pas un mot sur la protection des personnes ou le respect des droits » et qu’il ne soit plus question d’accueil en Europe…

 

Charly Célinain