Algérie – AQMI. Perpétuité pour l’émir Abou Zeid

 Algérie – AQMI. Perpétuité pour l’émir Abou Zeid

Abou Zeid (à gauche)

Cauchemar des ressortissants occidentaux qui vivaient ou se rendaient dans le Sahel, Abou Zeid, de son vrai nom Mohamed Ghdir, un des chefs les plus radicaux de l’organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb (AQMI), a été condamné hier lundi par le tribunal criminel près la cour d’Alger à perpétuité par contumace pour constitution de groupe terroriste international et son implication dans le fameux enlèvement de 32 touristes dans le sud algérien en 2003.

 

Abou Zeid a été jugé avec un groupe de 11 personnes dont 5 membres de sa famille qui, pour les mêmes chefs d’inculpation, ont écopé de 10 ans d’emprisonnement.

Lors du procès, le procureur de la République a requis vingt ans de prison à l’encontre d’Abou Zeid et des peines allant de quinze à vingt ans de prison à l’encontre des onze autres accusés.

La justice algérienne reproche aux mis en cause l’engagement de nouvelles recrues au profit de l’organisation d’Abou Zeid, mais aussi le ravitaillement de celle-ci en denrées alimentaires, carburant et devises.

Les prévenus sont accusés d’avoir activé dans le trafic de drogue pour pouvoir financer l’achat d’armes, d’avoir dressé un faux barrage dans le sud pour voler des voitures de type 4×4 aux citoyens en vue de les utiliser dans les déplacements des terroristes et dans les attentats.

Selon l’arrêt de renvoi, les accusés ont reconnu durant l’enquête judiciaire avoir soutenu le groupe terroriste dirigé par Abou Zeid. Celui-ci a adopté, précise le même document, « une nouvelle stratégie consistant à recruter des contrebandiers (drogue, carburant et armes) activant dans le Sahara dans le but de les utiliser dans l’exécution de plans criminels ».

Un triste palmarès

Natif de Debdeb dans le sud-est algérien, Abou Zeid, 45 ans, a été un militant de l’ex-FIS comme beaucoup de ceux qui écumaient les maquis terroristes avant de basculer début des années 90 dans l’activité armée.

Il a bâti l’essentiel de sa macabre réputation sur l’enlèvement de ressortissants étrangers qu’il retenait en otage pour obtenir de fortes rançons lui permettant de financer ses activités terroristes.

C’est aux côtés du fameux El Para, aujourd’hui emprisonné, avec l’enlèvement en 2003 à Tamanrasset de 32 touristes européens, qu’il s’est fait connaître, avant de creuser son propre sillon tout en continuant dans la même voie tracée par son mentor.

A la tête de la fameuse katiba Tareq Ibn Ziyad forte de 200 hommes, bien équipée et surtout très mobile, il s’est spécialisé dans ce créneau très lucratif en ajoutant à son triste palmarès d’autres faits d’armes dont l‘assassinat en 2009 de l’otage britannique Edwin Dyer, l’exécution en juillet 2010 de l’humanitaire français Michel Germaneau, ainsi que l’enlèvement de Pierre Camatte, membre d’une ONG.

Yacine Ouchikh

Yacine Ouchikh